Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'Egypte prolonge le scrutin d'un jour pour inciter ses votants à se rendre aux urnes

Afin d'inciter le peuple à se rendre aux urnes, le gouvernement égyptien a prolongé le scrutin de l'élection présidentielle d'une troisième journée.

27 mai 2014, 19:36
Au deuxième jour d'une élection présidentielle égyptienne sans suspense pour laquelle le maréchal Abdel Fattah al Sissi est donné grand favori, le gouvernement a mardi battu le rappel des abstentionnistes.

Au deuxième jour d'une élection présidentielle égyptienne sans suspense pour laquelle le maréchal Abdel Fattah al Sissi est donné grand favori, le gouvernement a mardi battu le rappel des abstentionnistes. Il a prolongé le scrutin d'une journée face à un taux de participation plus bas que prévu.

Les autorités avaient auparavant déjà annoncé que les bureaux de vote, qui semblaient parfois déserts dans certains quartiers, resteraient ouverts une heure de plus que prévu mardi soir, jusqu'à 22h00 (21h00 en Suisse).

La prolongation permettra "au plus grand nombre possible" d'électeurs de se rendre aux urnes, notamment les Egyptiens qui ne sont pas chez eux, ont indiqué les médias d'Etat.

Avec pour seul rival le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi, arrivé troisième à la présidentielle en 2012, Abdel Fattah al-Sissi a besoin d'un taux de participation record. Il veut montrer qu'il a le soutien de la population après son coup d'Etat du 3 juillet dernier contre le premier président égyptien démocratiquement élu, l'islamiste Mohamed Morsi.

Plébiscite en janvier

Durant la campagne, l'ancien chef de l'armée avait d'ailleurs demandé aux électeurs égyptiens une mobilisation massive. En janvier, le référendum sur la Constitution avait viré au plébiscite autour de sa personne et le nouveau pouvoir s'était félicité d'avoir obtenu une participation supérieure à celle du scrutin constitutionnel sous M. Morsi.

Cette présidentielle prend elle encore la forme d'un plébiscite en Egypte où les portraits de M. al-Sissi sont omniprésents.

Dans la journée, le ministère de la Justice a fait savoir que ceux qui n'iraient pas voter se verraient infliger une amende. Un célèbre présentateur de télévision a qualifié de "traîtres" les abstentionnistes.

Pas un tiers

Ne pas voter revient à "désobéir au pays", a de son côté dit la mosquée d'Al-Azhar, plus haute autorité islamique d'Egypte sous le contrôle de l'Etat, selon la télévision. Le primat de l'Eglise copte, Théodore II d'Alexandrie, est lui aussi intervenu à la télévision pour exhorter ses ouailles à se rendre aux urnes.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a fait état de "16 millions de votants lundi", soit près du tiers des 53 millions d'inscrits, selon les estimations des services de sécurité.

Les Frères musulmans, classés depuis décembre comme organisation terroriste et cibles d'une répression implacable depuis la destitution de M. Morsi, ont appelé à boycotter le scrutin.

Déploiement de forces

Les pro-Morsi, qui manifestent régulièrement, sont réprimés dans le sang. Plus de 1400 personnes ont été tuées, quelque 15 000 arrêtées et des centaines déjà condamnées à mort au terme de procès expéditifs dénoncés par la communauté internationale.

M al-Sissi est toutefois soutenu par de nombreux Égyptiens, mais certains disent qu'ils ne se déplaceront pas pour lui donner leur voix. Beaucoup d'Egyptiens estiment eux que la stabilité passe avant les réformes démocratiques.

Les résultats doivent être annoncés avant le 5 juin et des législatives devraient suivre, vers l'automne. Plus de 400 000 membres des forces de sécurité ont été déployés dans le pays pour protéger les bureaux de vote.


 
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias