DELPHINE MINOUI
Allah et la mort en martyr. Assis sur une minibarricade, Ibrahim Mahmoud n'a plus que ces deux mots à la bouche. "L'armée nous a volé notre président. Maintenant, elle nous tire dessus. Mais je le dis et le répète: je n'ai aucune crainte de mourir pour récupérer mon vote" , martèle-t-il, les lèvres crispées de colère, à l'entrée de l'avenue menant au sit-in des pro-Morsi, devant la mosquée Rabaia al-Adawiya, dans le quartier de Nasr City.
La vie, il a bien failli la perdre quelques heures plus tôt quand, ce lundi matin, les militaires égyptiens ont soudainement chargé la foule entassée non loin de là, aux abords de la caserne de la Garde républicaine. En plein chaos, un projectile lui a percé la cheville gauche, qu'il a enrobée à la va-vite dans une frange de pantalon. Encore sonné par la douleur, il veut raconter sa version des faits:...