Alors que l'avancée des forces irakiennes et kurdes se poursuit vers Mossoul pour en déloger l'Etat islamique (EI), les djihadistes de l'EI ont fait diversion vendredi. Ils ont lancé une contre-attaque sur la ville de Kirkouk qui a fait une quarantaine de morts.
Des témoins ont entendu des explosions et des tirs toute la matinée à Kirkouk. Durant ce temps, des télévisions locales diffusaient des images de guérilla urbaine dans plusieurs quartiers.
Dans un communiqué revendiquant une série d'attentats-suicide, Amaq, l'agence de propagande de l'EI, a affirmé que "les forces de l'EI (...) contrôlaient presque la moitié de la ville".
Selon des responsables irakiens, ces attaques visaient des bâtiments gouvernementaux de la ville où un couvre-feu est en vigueur et où six policiers irakiens ont été tués. En fin de journée, au moins quinze femmes ont été tuées lors d'un raid mené dans les environs de Kirkouk. Un journaliste irakien a par ailleurs été tué par un tireur embusqué de l'EI à Kirkouk.
Irak: acculé à Mossoul, l'EI fait diversion en attaquant Kirkouk https://t.co/yF0kmmNNKW #AFP pic.twitter.com/3b2NKYR0hQ
— Agence France-Presse (@afpfr) 21 octobre 2016
Centrale électrique attaquée
A l'aube, une centrale électrique en construction a également été attaquée. Située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Kirkouk, cette installation est édifiée par une compagnie iranienne. Au moins seize membres du personnel ont péri et au moins huit djihadistes. Un responsable de la police a confirmé ce bilan.
Kirkouk est contrôlée par les forces kurdes depuis 2014. La ville est à 2h30 de route, au sud-est de Mossoul (170 km). Kirkouk se situe à l'est de Haouidja, une zone toujours aux mains de l'EI entre Bagdad et Mossoul, capitale de la province de Ninive. Les installations de production de pétrole n'ont pas été visées et la ville n'a pas connu de panne de courant.
Rapides progrès vers Mossoul
Au cinquième jour de la grande offensive pour reprendre Mossoul des mains de l'EI, une opération qui implique quelque 30'000 membres des forces de sécurité et qui dispose du soutien de la coalition internationale anti-djihadiste, les forces irakiennes ont continué de gagner du terrain. Des leaders politiques et des officiers se sont félicités des progrès réalisés, jugés plus rapides que prévu.
Les forces de sécurité irakiennes et des combattants kurdes tentent depuis lundi de reprendre aux djihadistes leur dernier bastion irakien, Mossoul. L'EI a frappé de façon coordonnée derrière la ligne de front, dans un secteur sous contrôle des forces kurdes.
A Bartala, ville majoritairement chrétienne reprise jeudi à l'EI, les forces de sécurité ne sont désormais qu'à 15 kilomètres à l'est de Mossoul. Le sort des quelque 1,5 million de civils piégés dans la ville continue d'inquiéter la communauté internationale.