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La Turquie considère l'EI comme le suspect no1 de l'attentat d'Ankara

La Turquie considère l'Etat islamique comme son suspect numéro 1 de l'attentat-suicide qui a tué au moins 97 personnes samedi à Ankara.

12 oct. 2015, 11:22
L'EI, suspect numéro 1.

Les autorités turques considèrent l'Etat islamique comme le suspect numéro 1 de l'attentat-suicide qui a tué au moins 97 personnes samedi à Ankara. Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a affirmé que l'un des deux kamikazes était sur le point d'être identifié.

"Si l'on regarde la manière dont a été commise cette attaque, nous considérons les investigations sur Daech (l'acronyme arabe de l'EI) comme notre priorité", a déclaré M. Davutoglu lors d'un entretien accordé à la chaîne d'information turque NTV.

Il a souligné qu'il ne fait pas de doute que l'attaque était un attentat-suicide: "Absolument, des tests ADN sont en cours. On a pu déterminer comment les kamikazes sont arrivés là. Nous sommes sur le point d'avoir un nom, qui indique un groupe", a-t-il déclaré.

Entre-temps, le gouvernement a donné un nouveau bilan du double attentat-suicide, le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie, indiquant qu'il a fait au moins 97 morts. Le parti démocratique des peuples (HDP), principal parti pro kurde du pays, fait de son côté état de 128 morts.

Législatives

Le chef du gouvernement a encore déclaré que cet attentat était à ses yeux une tentative d'influer sur le cours des élections législatives anticipées prévues le 1er novembre. Il a cependant assuré qu'elles auront bel et bien lieu. "Quelles que soient les circonstances, les élections auront lieu", a-t-il affirmé.

Ces législatives ont été convoquées dans la foulée du scrutin du 7 juin, où le parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Davutolgu et du président Recep Tayyip Erdogan avait perdu la majorité absolue qu'il détenait au parlement depuis 13 ans.

Aucun parti d'opposition ne s'était rallié à l'AKP après ce scrutin pour former une coalition gouvernementale. M. Erdogan a par conséquent convoqué une nouvelle élection pour tenter de sortir le pays de l'impasse politique.

De son côté, le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro kurde qui s'estime visé par l'attentat de samedi, envisage d'annuler toutes ses réunions de campagne en vue de ces élections pour des raisons de sécurité, a annoncé lundi un de ses porte-parole.

Accrochages malgré la trêve

Le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait lui annoncé samedi, quelques heures après l'attentat d'Ankara, la suspension de ses opérations avant les élections, sauf cas de "légitime défense".

Malgré cette trêve unilatérale, deux gendarmes ont été tués dimanche lors d'un accrochage dans la province d'Erzurum (nord-est) et l'aviation turque a mené plusieurs frappes aériennes contre des cibles "terroristes".

Mme Merkel annonce sa visite

A Berlin, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé qu'elle se rendra dimanche prochain en Turquie où elle rencontrera le président et le premier ministre. Cette visite sera consacrée à la guerre en Syrie, à la crise des réfugiés ainsi qu'à la "lutte contre le terrorisme" après l'attentat d'Ankara.

Le Prix Nobel de littérature 2006, l'écrivain turc Orhan Pamuk, a pour sa part critiqué le président Erdogan dans une interview lundi au quotidien italien La Repubblica. Il l'accuse de "calcul" vis-à-vis des Kurdes, au lendemain de l'attentat d'Ankara.

Erdogan furieux

"La défaite électorale a rendu Erdogan furieux (...)", les Kurdes "ne lui ayant pas fait confiance pour son projet de République présidentielle", estime Orhan Pamuk, qui se trouve actuellement à New York. "Gouvernement et armée ont décidé de recommencer la guerre contre le mouvement kurde", affirme l'auteur de "Neige" et "Istanbul, souvenir d'une ville".

"C'est la nation entière qui aujourd'hui comprend le calcul d'Erdogan", ajoute l'homme de lettres. D'abord, il n'a pas voulu faire partie de la coalition internationale qui combat le califat islamique. Puis, il a accepté de faire ce que lui demandaient les Américains. Mais, en même temps que le califat, il s'est mis à bombarder les Kurdes", a poursuivi Orhan Pamuk.

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