Le premier ministre éthiopien Meles Zenawi, mort lundi soir à 57 ans, probablement dans un hôpital de Bruxelles, avait une ambition: que l'on se souvienne de lui comme l'homme qui a construit l'Ethiopie moderne. A tout prix, y compris celui de la liberté.
Ancien marxiste passé du modèle albanais au libéralisme, l'ex-guérillero n'avait gardé qu'un seul aspect du communisme, une réticence à rendre le pouvoir. Aux affaires depuis 1991, il avait été renommé au poste de premier ministre par son parti après une nouvelle victoire électorale en avril 2010, avec... 99% des voix. Sous son règne, ce pays de 80 millions d'habitants, pauvre, encore rural à plus de 80%, a commencé à se couvrir de barrages. Le premier ministre rêvait de faire de l'Ethiopie le château d'eau de l'Afrique, fournissant de l'électricité à tout le continent.
Sa grande erreur, l'Erythrée
L'Ethiopie était aussi devenue une puissance diplomatique et militaire, meilleure...