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L'euthanasie pour les mineurs autorisée en Belgique

La Belgique est devenu jeudi le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à autoriser sous de strictes conditions l'euthanasie pour les mineurs.

13 févr. 2014, 18:52

Les enfants atteints d'une maladie incurable en Belgique vont pouvoir choisir l'euthanasie pour abréger leurs souffrance. Les députés ont adopté le texte jeudi malgré l'opposition de certains pédiatres et de la hiérarchie catholique.

La loi, déjà votée en décembre par le Sénat, a été approuvée par les députés à une majorité de 86 "pour", 44 "contre" et 12 abstentions. Elle entrera en vigueur dans les prochaines semaines.

La Belgique est le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à autoriser sous de strictes conditions l'euthanasie pour les mineurs. Là où le législateur néerlandais à prévu un âge minimum de 12 ans, les élus belges ont opté pour la notion, plus flexible, de "capacité de discernement".

Le sénateur socialiste Philippe Mahoux, auteur de la loi ayant autorisé en 2002 l'euthanasie pour les adultes, estime qu'il faut répondre au souhait exprimé par des pédiatres et infirmiers. Ceux-ci sont confrontés à la "souffrance insupportable" d'enfants, à laquelle ils ne pouvaient répondre que dans l'illégalité.

Pas moins de 34 médecins, des spécialistes, des juristes et des associations de tous bords ont été auditionnés par les sénateurs. Ceux-ci ont finalement écarté pour les mineurs les souffrances psychiques, qui sont prises en compte pour les adultes.

Soutien de la population

Alors que le choix de la Belgique a un retentissement mondial, les discussions sur l'euthanasie sont restées feutrées dans le royaume. Selon un sondage paru en octobre, 73% des Belges sont en faveur de l'extension aux mineurs du droit à l'euthanasie.

L'Eglise catholique belge, après avoir réaffirmé son opposition à l'euthanasie aux côtés des représentants des religions musulmane et juive, avait organisé au début du mois des "journées de jeûne et de prière" pour "réveiller les consciences".

Permettre un choix

"Il n'est pas question d'imposer l'euthanasie à qui que ce soit, à aucun enfant, à aucune famille, mais de permettre le choix de l'enfant de ne pas s'éterniser dans la souffrance", avait martelé mercredi la députée socialiste Karine Lalieux.

"Le droit d'aborder la vie et la mort ne peut être réservé aux adultes", a abondé le libéral Daniel Bacquelaine, pour qui "l'âge mental n'est pas l'âge légal".

Strictes conditions

Les partisans du texte insistent sur les "conditions strictes" prévues par la loi: le mineur devra se "trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance", être confronté à une "souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable".

La capacité de l'enfant à comprendre le "côté irréversible de la mort", selon les mots d'une députée, sera estimée, au cas par cas, par l'équipe médicale et par un psychiatre ou un psychologue indépendant. Et si l'initiative de demander l'euthanasie devra venir de l'enfant, les parents devront donner leur consentement.

Quelques mineurs

Le gouvernement, où partisans et opposant au texte se côtoient, est resté extrêmement discret, laissant une totale liberté de vote aux parlementaires. Au final, seules les formations centristes d'inspiration chrétienne, ainsi que l'extrême droite flamande du Vlaams Belang et quelques députés libéraux, voteront contre le texte.

La loi, qui ne devrait concerner que quelques mineurs par an, entrera en vigueur dans les prochaines semaines. Selon les statistiques officielles, quelque 1500 adultes choisissent l'euthanasie chaque année, ce qui représente environ 2% des décès dans le royaume.

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