L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, dont l'état de santé s'était nettement dégradé ce week-end, est mort mardi en début d'après-midi à 96 ans, a annoncé son médecin à l'agence de presse allemande DPA. L'ex dirigeant social-démocrate s'est éteint chez lui à Hambourg (nord), a précisé le docteur Heiner Greten.
Figure de l'Allemagne d'après-guerre et de la construction européenne, il était devenu en 1974 le deuxième chancelier SPD de l'Allemagne fédérale après qu'un proche conseiller du premier social-démocrate à occuper ce poste, Willy Brandt, eut été identifié comme un espion du régime communiste est-allemand.
Réélu en 1976 et en 1980, Helmut Schmidt avait dynamisé le couple franco-allemand, conçu comme un "moteur" de l'Europe et de son intégration. Sa coalition gouvernementale tomba en 1982, après le ralliement de ses partenaires libéraux (FDP) à la CDU d'Helmut Kohl, qui devait lui succéder à la chancellerie.
La santé fragile de ce grand fumeur ne l'avait pas empêché de rester actif bien au-delà de l'exercice du pouvoir. Devenu la "conscience" d'un SPD revenu aux affaires avec Gerhard Schröder, M. Schmidt avait aussi été directeur éditorial et chroniqueur de l'hebdomadaire Die Zeit.