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L'ex-président malien et sa famille se réfugient au Sénégal

Pendant que des responsables civils et militaires du Mali sont arrêtés, Amadou Toumani Touré se réfugie au Sénégal.

20 avr. 2012, 06:48
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L'ex-président malien Amadou Toumani Touré a quitté jeudi Bamako avec sa famille pour se réfugier au Sénégal voisin. Dans le même temps, une vingtaine de responsables civils et militaires arrêtés en début de semaine ont été relâchés.

M. Touré, 63 ans, et sa famille ont quitté Bamako à bord de l'avion présidentiel sénégalais en compagnie du ministre sénégalais des affaires étrangères Alioune Badara Cissé, selon des sources diplomatiques au Mali et la présidence sénégalaise. Ils sont arrivés à Dakar jeudi soir.

L'ancien président, renversé par des militaires en mars et qui a ensuite formellement démissionné en avril, était "serein", a affirmé à l'AFP Abou Abel Thiam, porte-parole du président sénégalais Macky Sall. Il était avec sa famille forte "d'une quinzaine de personnes" et a été installé dans une résidence de la capitale réservée aux hôtes de marque du pays.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si Amadou Toumani Touré, surnommé ATT, allait demeurer au Sénégal ou y résider temporairement avant d'aller vers une autre destination.

Départ mouvementé

D'après des sources concordantes, ATT a été confronté à l'aéroport de Bamako à des soldats mécontents de lui, qui voulaient s'opposer à son départ du Mali.

Selon une source militaire, la famille Touré a quitté le Mali "avec l'accord du capitaine Amadou Haya Sanogo", chef des putschistes qui, officieusement, étaient opposés au départ à l'étranger de M. Touré. Ils envisageaient contre lui "des poursuites judiciaires pour haute trahison et malversation financière".

Le président sénégalais Macky Sall, en visite à Paris, avait affirmé mercredi que l'ex-président Touré se trouvait alors sur le territoire de la résidence de l'ambassade du Sénégal à Bamako.

Proches d'ATT libérés

Son départ de Bamako a quasiment coïncidé avec la libération de 22 responsables civils et militaires qui avaient été arrêtés en début de semaine, selon la junte et une source du ministère de la défense.

La plupart de ces responsables ont été ou sont considérés comme des proches de l'ancien président. Parmi eux, on compte l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l'ex-ministre Soumaïla Cissé, l'avocat, député et homme politique Kassoum Tapo ou encore le responsable de patronat et leader politique Tièman Coulibaly.

Mais la gendarmerie affirme que ces personnes sont toujours sous le coup d'enquêtes et susceptibles de poursuites judiciaires. Elle assure que des armes ont été découvertes chez certains d'entre eux.

Nouveau Premier ministre

Porté au pouvoir par un coup d'Etat en mars 1991, ATT, un militaire, avait dirigé une transition avant de rendre le pouvoir aux civils. Il avait ensuite été élu président en 2002, réélu en 2007 et devait quitter le pouvoir en juin prochain à l'issue de ses deux mandats maximum légaux.

Il a été renversé le 22 mars, à cinq semaines de la présidentielle, par des militaires qui l'accusaient d'incurie dans la gestion de la crise en cours dans le nord du Mali. Cette vaste région naturelle en majorité désertique, qui représente la moitié du pays, est tombée fin mars-début avril sous le contrôle de rebelles touareg appuyés par divers mouvements armés, dont des islamistes.

Le 6 avril, un accord sur le retour à l'ordre constitutionnel au Mali a été arraché à la junte par la médiation, qui a ouvert la voie à la mise en place d'institutions de transition.

L'ex-président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, 70 ans, a été investi chef de l'Etat par intérim le 12 avril. Il a désigné mardi l'astrophysicien de renommée mondiale Cheick Modibo Diarra, 60 ans, comme Premier ministre avec pour mission de former un gouvernement d'union nationale, et s'attaquer en priorité à la crise dans le Nord.


 
 

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