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L'ex-président Ravalomanana empêché de rentrer à Madagascar

L'ancien président malgache Marc Ravalomanana a tenté en vain de regagner Madagascar samedi, trois ans après son renversement et son départ en exil en Afrique du Sud.

21 janv. 2012, 14:45
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L'avion qui le transportait a reçu ordre de faire demi-tour après avoir pénétré dans l'espace aérien malgache.

"Le vol n'a pas été autorisé à entrer dans l'espace aérien de Madagascar", a indiqué à l'AFP Karin Murray, porte-parole de SA Airlink, une filiale de la compagnie nationale sud-africaine SAA. Il est directement rentré à Johannesburg, quatre heures après son décollage, selon un correspondant de l'AFP présent à bord.

"C'est un acte de pure folie", a déclaré Peter Mann, un porte-parole du dirigeant déchu. "En tant que politicien, je dois m'adapter à la vie comme ça... Mais le problème pour moi, c'est le million de personnes qui s'étaient rassemblées pour m'attendre à l'aéroport" d'Antananarivo, a pour sa part affirmé M. Ravalomanana sur le chemin du retour.

Une foule compacte s'était massée sur la route conduisant à l'aéroport de la capitale malgache, où des dignitaires pro-Ravalomanana attendaient le président déchu, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Rajoelina mis en cause

L'actuel président Andry Rajoelina, qui l'avait renversé en mars 2009, a averti qu'un retour de l'ex-dirigeant risquerait d'accentuer les tensions dans l'île. "Rajoelina n'a pas la volonté politique de résoudre la crise à Madagascar. Le monde peut en être témoin!", a dénoncé M. Ravalomanana.

Lors de la conférence de presse organisée vendredi à Johannesburg pour annoncer son retour, M. Ravalomanana avait raconté qu'il avait serré la main de M. Rajoelina début janvier à Bloemfontein (Afrique du Sud) où les deux hommes se trouvaient pour le centenaire du Congrès national africain (ANC), mais qu'aucune rencontre n'avait pu être organisée.

Marc Ravalomanana a dit à plusieurs reprises qu'il voulait rentrer au pays "pour faire la paix, pas la guerre", mais aussi se présenter à une prochaine élection présidentielle - dont la date n'a pas encore été fixée.

Arrestation prévue

Le retour de l'ancien président était explicitement prévu par la "feuille de route" signée en septembre par les partis politiques malgaches afin de rétablir l'ordre constitutionnel après environ trois ans d'une crise qui a isolé et affaibli Madagascar.

Mais une "note explicative" précise que le retour "sans condition" des exilés auquel appelle le texte ne suggère ni n'implique "une exonération de poursuites judiciaires".

Or, Marc Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de manifestants, abattus par sa garde devant le palais présidentiel en février 2009.

Le général Richard Ravalomanana (un homonyme), responsable de la sécurité pour la province d'Antananarivo, avait en conséquence prévenu dès l'annonce de son retour, vendredi, qu'il serait arrêté dès son arrivée à Antanarivo. "Il va y avoir une exécution du mandat d'arrêt. C'est une décision de justice, on ne peut pas se permettre de ne pas l'exécuter", avait-il déclaré.

Les autorités d'Antananarivo ont été appelées à faire preuve de modération par plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Afrique du Sud, qui a conduit les efforts de médiation de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) pour résoudre la crise.

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