L’Union européenne engage aujourd’hui son pari le plus ambitieux, et de loin le plus controversé, pour en finir avec dix mois de crise: l’expulsion de milliers de migrants, mais aussi de réfugiés de guerre syriens vers la Turquie, maîtresse du jeu.
Après cette volte-face, Angela Merkel reste à la manœuvre. A la fin de l’été, elle a ouvert sans limite les portes de l’Allemagne aux Syriens fuyant la guerre civile. La chancelière, sans se dédire officiellement, a décidé d’inverser le courant en mer Egée. Elle a pactisé avec le régime du président Recep Tayyip Erdogan, à la surprise de ses partenaires européens. C’est encore elle qui a fixé la date des premiers renvois au 4 avril.
Syriens, Afghans et Pakistanais
Avec une part d’improvisation, un bateau battant pavillon turc et affrété par l’agence européenne Frontex devrait accoster aujourd’hui dans le port de Dikili (province d’Izmir). A son bord quelque 250...