Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'horizon de la zone euro s'éclaircit, selon la Commission européenne

La zone euro s'achemine vers une lente reprise, selon la Commission européenne.

11 mai 2012, 15:18
«Une reprise est en vue, mais la situation économique reste fragile», a estimé le commissaire européen en charge des Affaires économiques.

L'Union monétaire va néanmoins devoir faire davantage pour renouer avec la croissance tout en poursuivant la chasse aux déficits excessifs, qui touchent aussi bien Paris que Madrid.

«Une reprise est en vue, mais la situation économique reste  fragile», a estimé le commissaire européen en charge des Affaires  économiques, Olli Rehn, en présentant vendredi ses prévisions  économiques de printemps.

La zone euro devrait enregistrer un produit intérieur brut (PIB)  en baisse de 0,3% en 2012 et en hausse de 1% en 2013, tandis que  l'Union européenne devrait afficher une croissance de 1,3% l'an  prochain, après une stagnation cette année.

Mais les disparités sont importantes entre Etats membres:  l'Allemagne devrait afficher une croissance de 1,7% et la France de  1,3%. L'Espagne devrait être le seul pays européen en récession en  2013 (avec un PIB en baisse de 0,3%) et la Grèce devrait, elle,  sortir de la récession mais voir son activité stagner.

«Si nous n'engageons pas résolument de nouvelles actions, la  croissance pourrait rester faible», a mis en garde M. Rehn au moment  où les Européens cherchent désespérément comment renouer avec la  croissance. Ce thème sera d'ailleurs au menu d'un dîner de  dirigeants européens le 23 mai à Bruxelles.

Selon le commissaire européen, «des finances publiques saines  constituent une condition indispensable pour une croissance durable  et nous devons profiter du nouveau cadre renforcé de gouvernance  économique pour stimuler l'ajustement en accélérant les politiques  de nature à promouvoir la stabilité et la croissance».

Dérapages

Un appel justifié par le fait que plusieurs pays européens  pourraient connaître de sérieux dérapages budgétaires l'an prochain,  selon la Commission. Parmi eux, l'Espagne, la France et les Pays-Bas.

Le déficit budgétaire espagnol va atteindre 6,4% du PIB cette  année, loin de l'objectif de 5,3% que s'est fixé le gouvernement, et  6,3% en 2013. Madrid a jusqu'ici promis de ramener son déficit à 3%  du PIB.

Ces prévisions vont mettre un peu plus la pression sur le  gouvernement du conservateur Mariano Rajoy espagnol, qui a déjà  obtenu de la souplesse de ses partenaires européens concernant ses  objectifs de réduction budgétaire.

«Le message est limpide», estime Martin Van Vliet de la banque  ING. «L'Espagne va devoir imposer bien plus de rigueur, en  particulier en 2013, afin d'espérer atteindre ses objectifs de  déficit. Cela semble toutefois très difficile, cela va sans dire, au  vu des réactions de la population et du niveau du chômage.»

«La Commission a totalement confiance dans la détermination du  gouvernement espagnol pour atteindre ces objectifs», a réagi Olli  Rehn.

Ecart français

La France devrait elle aussi connaître un sort similaire, avec  dérapage de son déficit public l'an prochain, à 4,2% contre un  objectif de 3% affiché par le nouveau président François Hollande.

Un écart attribué «surtout au fait que cette prévision est basée  sur un scénario de politique inchangé», selon M. Rehn. Résultat:  «Nous attendons que les autorités française spécifient les mesures  envisagées pour 2013», a-t-il dit.

De leur côté, les Pays-Bas devraient afficher un déficit de 4,4%  en 2012 et de 4,6% en 2013, à politique inchangée. La Haye vient  toutefois de présenter une ébauche de budget qui vise à ramener en  2013 le déficit public sous les 3% du PIB, via une augmentation de  la TVA, une réduction du budget alloué aux soins de santé et un gel  des salaires de certains fonctionnaires.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias