Figure emblématique du djihadisme européen, traqué par tous les services de renseignements, qui le pensaient il y a quatre jours encore en Syrie, Abdelhamid Abaaoud était donc bel et bien sur le sol français. Plus exactement à Saint-Denis, aux portes de Paris ensanglanté et à un kilomètre du stade de France, autour duquel trois kamikazes se sont donné la mort.
Figurant au nombre des commanditaires des carnages de vendredi dernier, le Belgo-Marocain a pu aller et venir, régler les derniers détails et, peut-être, donner le top action des commandos suicides sans éveiller le moindre soupçon. L’appartement «conspiratif» qui lui servait de «QG» clandestin, au pied de la basilique des rois, abritait une cellule d’au moins sept terroristes équipés de kalachnikovs, de grenades offensives et de gilets explosifs. Assez pour repasser à l’action. Le groupe Etat islamique narguait l’Europe et s’est joué des failles béantes de ses frontières. Au risque de...