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L'OMS décrète la mobilisation mondiale pour lutter contre Ebola

Les conséquences possibles d'une poursuite de l'épidémie sont "particulièrement graves" compte tenu de la virulence d'Ebola, a déclaré l'OMS vendredi, appelant en même temps à une mobilisation mondiale pour lutter contre le fléau.

08 août 2014, 19:45
Le virus Ebola a fait près de 1000 morts dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété vendredi une urgence de santé publique mondiale contre Ebola et recommandé une série de mesures spéciales. De son côté, Bruxelles a débloqué 8 millions d'euros supplémentaires (9,71 millions de francs suisses) pour contenir l'épidémie.

Cette nouvelle aide porte à 11,9 millions d'euros (14,4 millions de francs suisses) l'effort déployé depuis le début de l'année par la Commission européenne pour lutter contre Ebola. Parallèlement, l'UE va installer "dans les prochains jours" un laboratoire mobile, vraisemblablement en Sierra Leone, pour réaliser des tests de dépistage du virus.

De son côté, le comité d'urgence de l'OMS a demandé aux chefs d'Etat des pays affectés de "décréter un état d'urgence". Il les invite à "s'adresser personnellement à la nation" pour informer les populations.

Cette épidémie d'Ebola est "la plus importante et la plus sévère" en quatre décennies, a souligné vendredi devant la presse Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. Le virus, identifié pour la première fois en 1976, a fait près de 1000 morts depuis le début de l'année, sur plus de 1700 cas présumés.

Voyageurs surveillés de près

Le comité demande que les équipages des vols commerciaux vers les pays concernés reçoivent une formation et du matériel médical de protection pour eux et leurs passagers.

Ceux qui ont été en contact avec des malades, à l'exception du personnel médical équipé de vêtements protecteurs, ne doivent pas être autorisés à voyager. Et tous les voyageurs quittant les pays affectés doivent faire l'objet d'un examen dans les aéroports, les ports et aux principaux postes-frontières, avec questionnaire et prise de température pour détecter les cas suspects.

Etat d'urgence

Le Dr Keiji Fukuda, adjoint de la directrice générale et en charge de l'épidémie, a précisé qu'une quarantaine de 31 jours doit être imposée pour les cas suspects, compte tenu d'un temps d'incubation de 21 jours.

L'OMS ne met pas en quarantaine les quatre pays concernés: Guinée, Libéria, Sierra Leone et Nigeria. Cependant, Libéria et Sierra Leone, déjà en état d'urgence, ont déjà placé en isolement trois villes de la zone contaminée, et fermé certaines routes et lieux de loisirs.

Des paroles aux actes

Pour le Dr Bart Janssens, le directeur des opérations de Médecins Sans Frontières (MSF) dont les équipes sont les plus nombreuses sur le terrain, la décision de l'OMS est positive, mais "les déclarations ne sauveront pas des vies".

MSF a engagé 66 expatriés et 610 employés locaux dans trois pays, "simplement nous ne pouvons faire plus", a-t-il dit, exigeant que les annonces de l'OMS se traduisent par "une action immédiate sur le terrain" avec un large déploiement de moyens par les pays qui en sont dotés. "Des vies sont perdues parce que la réponse est trop lente", a-t-il critiqué.

Cas suspects en Europe

Et l'examen des cas suspects continue en Europe. En Grèce, deux hommes de retour du Nigeria et soignés pour des symptômes analogues à ceux du virus Ebola se sont finalement révélés porteurs de la malaria, a-t-on appris vendredi auprès du ministère grec de la Santé. Un autre cas suspect et testé jeudi s'est aussi révélé être porteur de la malaria, selon la même source.

En Espagne, la missionnaire espagnole rapatriée jeudi avec le prêtre atteint du virus Ebola ne semble pas porteuse de ce virus, ont affirmé les autorités sanitaires. Un autre test sera réalisé dans quatre jours.

Suisse confiante

Quant aux autorités sanitaires suisses, elles ne s'attendent pas à voir entrer en Suisse une ou des personnes contaminées. Seule éventualité envisagée: des travailleurs humanitaires ayant soigné des patients atteints.

Vendredi, Daniel Koch, chef de la division des maladies transmissibles à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), disait sur les ondes de la RTS ne s'attendre qu'à "très très peu de cas" de ce genre, "un ou deux, pas plus".

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