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L'oncle de Kim Jong-Un arrêté en pleine assemblée

Le régime nord-coréen a confirmé le limogeage de l'oncle de Kim Jong-Un, en diffusant à la télévision d'État des photos où on le voit saisi par des policiers en plein assemblée.

09 déc. 2013, 12:40
People watch a TV news program at Seoul Railway Station, South Korea, Monday, Dec. 9, 2013 showing Jang Song Thaek, center, uncle of North Korean leader Kim Jong Un, being grabbed during an emergency meeting of Workers Party's Central Committee in Pyongyang the day before. North Korea announced Monday it had sacked leader Jang, long considered the country's No. 2 power, saying corruption, drug use, gambling, womanizing and generally leading a "dissolute and depraved life" had caused Pyongyang's highest-profile fall from grace since Kim took power two years ago. (AP Photo/Ahn Young-joon)

La Corée du Nord a confirmé lundi le limogeage de l'influent Jang Song-Thaek, oncle et éminence grise du numéro un Kim Jong-Un. Le régime l'accuse d'être un factieux corrompu, un homme à femmes et un toxicomane.

Photos diffusées

Signe supplémentaire de la disgrâce de Jang Song-Thaek, la télévision étatique - la seule existante en Corée du Nord - a expurgé un documentaire sur le jeune dirigeant des séquences où figurait son oncle. Et toute information sur Jang, sa femme ou ses deux conseillers ont été retirées du site internet de l'agence KCNA.

La télévision d'Etat a également diffusé deux photos de Jang Song-Thaek, où on le voit extirpé de son siège par deux hommes en uniforme, lors de ce qui semble être une assemblée politique, sous les regards de marbre de hauts dignitaires. Il est extrêmement rare en Corée du Nord de rendre publiques des images montrant l'humiliation de très hauts dirigeants.

Selon l'agence de presse KCNA, l'un des principaux canaux de la propagande du régime communiste, Jang a été démis pour avoir commis "des actes criminels" et dirigé "une faction contre-révolutionnaire". Le renseignement sud-coréen avait déjà annoncé la semaine dernière la mise à l'écart de ce dignitaire, ainsi que l'exécution de deux de ses proches conseillers.

Près de deux ans après l'accession au pouvoir du jeune Kim Jong-Un, âgé d'une trentaine d'années, cette purge au sommet devrait lui permettre de resserrer les rangs autour de lui face à la Corée du Sud et aux Occidentaux.

"Jong-Un a construit un socle solide pour son pouvoir ces deux dernières années et il n'a plus besoin d'un régent qui paraissait de plus en plus puissant et menaçant", a déclaré Paik Hak-Soon, expert à l'Institut Sejong.

Jang entretenait des "relations inappropriées" avec les femmes et était devenu "affecté par le mode de vie capitaliste", poursuit le communiqué. "Malade idéologiquement, extrêmement oisif et nonchalant, il consommait des drogues et gaspillait des devises étrangères dans les casinos alors qu'il était soigné à l'étranger aux frais du parti", a détaillé KCNA.

Jang était vice-président de la Commission de défense nationale, considéré comme l'organe de décision le plus puissant du pays.

Plusieurs rumeurs

Des rumeurs avaient déjà évoqué sa disgrâce en 2009, 2010 et 2011. En 2004, il avait été contraint à une longue "rééducation" dans une aciérie sous l'accusation de corruption, avant de revenir sur le devant de la scène l'année suivante. Il avait considérablement étendu son influence après l'attaque cérébrale de Kim Jong-Il en 2008, puis à sa mort trois ans plus tard.

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