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L'ONU espère prévenir un génocide en Centrafrique

La commission d'enquête mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour établir les faits en Centrafrique commence son travail mardi à Bangui.

10 mars 2014, 12:11
Une douzaine de personnes ont été tuées près de Bangui. Il s'agit d'une nouvelle poussée de violences inter-communautaires à la veille de l'adoption programmée d'une résolution de l'ONU qui ouvre la voie à une intervention militaire française imminente dans une Centrafrique en pleine anarchie.

"Mon expérience du Rwanda me l'a montré. Un génocide commence toujours avec de la propagande incitant à la haine", a déclaré lundi à Genève, avant son départ pour Bangui, le président de la commission d'enquête Bernard Acho Muna (Cameroun), ex-procureur adjoint du tribunal international sur le Rwanda.

"Nous espérons que notre présence et le fait que nous enquêtions soient un signal pour que les gens orchestrant la propagande ne passent pas à l'action", a affirmé le président de la commission d'enquête mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Nous devons démontrer que la communauté internationale est prête à poursuivre les responsables d'une propagande incitant à la haine, à la violence et à la discrimination", a-t-il ajouté. "Il faut mettre fin à l'impunité et être sûrs que ceux qui ont passé la ligne rouge doivent rendre des comptes", a-t-il dit.

Effondrement de l'ordre public

Barnard Acho Muna a relevé que la situation en République centrafricaine n'est pas caractérisée par l'affrontement de deux armées, comme ce fut le cas par exemple lors des troubles en Côte d'Ivoire. "Cette situation est unique, elle est caractérisée par l'effondrement de l'ordre public, le vide du pouvoir, l'absence d'autorités de police et judiciaires", a affirmé le président de la commission.

La commission d'enquête, également composée de Fatima M'Baye, présidente de la commission mauritanienne pour les droits de la femme et vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et de l'universitaire mexicain Jorge Castaneda, doit rester trois jours à Bangui. Puis, elle se rendra dans le pays, "partout où c'est nécessaire pour établir les faits", a dit son président.

Deux semaines de rencontres

Elle doit rencontrer les autorités gouvernementales, les autorités locales, les chefs villageois, les représentants d'ONG, les commandants des troupes françaises et de la Mission de l'ONU et de l'Union africaine, et se rendre dans les camps de déplacés et de réfugiés.

Sa première mission sur place doit durer deux semaines. Elle remettra un premier rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en juin.

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