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L'ONU n'accèdera pas en Syrie par la Turquie

L'Organisation des Nations Unies ne livrera pas d'aide humanitaire à la Syrie en passant par la Turquie. Damas a refusé catégoriquement d'entrer en matière.

19 févr. 2013, 18:42
L'aide humanitaire ne pourra pas accéder en Syrie par la Turquie.

Les autorités de Damas ont refusé l'acheminement de l'aide humanitaire à travers la frontière turque. Ce rejet intervient alors que l'étau se resserre autour de Bachar al-Assad et que des tirs de roquettes de l'armée ont fait mardi au moins 31 morts à Alep.

"Un problème majeur est notre accès limité dans le nord de la Syrie. Nous avons demandé au gouvernement syrien à plusieurs reprises un accès transfrontalier", a déclaré mardi à Genève la cheffe du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU Valerie Amos, au terme d'une réunion du Forum humanitaire sur la Syrie. Damas s'est opposé à la participation de l'opposition à ce rendez-vous.

Ouvrant le Forum, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a dénoncé "l'enfer pour plus de cinq millions de Syriens". Notant que l'aide ne parvient pas à suivre le rythme des besoins, le chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a demandé aux autorités de Damas "d'autoriser et de faciliter un accès humanitaire rapide et sans entrave à toutes les victimes du conflit".

Le chef du DFAE a aussi demandé à la Syrie d'accélérer le processus d'accréditation de 10 organisations humanitaires internationales. Trois d'entre elles semblent avoir été autorisées à opérer par Damas, selon l'ONU.

Exil massif

La réunion a aussi permis de faire le point sur le financement de l'aide. Valérie Amos a précisé "finaliser les consultations" sur l'utilisation des promesses de dons faites lors de la conférence au Koweït, soit 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard de francs). Pour l'heure, l'appel de l'ONU de 519 millions de dollars jusqu'en juin est financé seulement à hauteur de 20%.

Les besoins ne cessent d'augmenter. Plus de 4 millions de personnes nécessitent de l'aide en Syrie, quatre fois plus qu'il y a un an, selon l'ONU.

Sur le demi-million de Palestiniens réfugiés en Syrie, 400'000 sont dans une situation précaire. Près de 5000 Syriens fuient chaque jour dans les pays voisins. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a recensé 857'000 réfugiés syriens.

Eventuelle évacuation

Une épidémie de typhoïde a par ailleurs éclaté dans une région syrienne contrôlée par les rebelles, a rapporté l'Organisation mondiale de la santé. Elle met en cause la consommation d'eau contaminée de l'Euphrate. Environ 2500 habitants sont atteints par la maladie, qui provoque des diarrhées et peut être mortelle.

Plus tard dans la journée, la Russie a envoyé deux avions vers la Syrie pour rapatrier des compatriotes. Moscou a également annoncé l'envoi de quatre navires de guerre supplémentaires en mer Méditerranée.

Lors du dernier rapatriement effectué par Moscou le 23 janvier, des observateurs avaient supposé que la Russie se préparait à une évacuation de grande ampleur. Ils en déduisaient que le pays, un des derniers alliés de Damas, estimait que les jours de Bachar al-Assad au pouvoir sont comptés.

Palais présidentiel visé

Sur le terrain, les combats continuent. Des centaines de soldats et de véhicules blindés sont arrivés dans la province d'Alep pour empêcher les rebelles de s'emparer de l'aéroport international, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition.

Des tirs de roquettes de l'armée gouvernementale ont fait au moins 31 morts et des dizaines de disparus dans un quartier est d'Alep tenu par les rebelles, a indiqué l'OSDH. Les restes d'un des missiles retrouvés permettent d'affirmer selon eux qu'il s'agit d'un Scud.

Trois obus de mortier ont également éclaté dans l'enceinte du palais présidentiel de Tichrine dans le nord-ouest de Damas, ont déclaré des militants d'opposition. C'est la première fois que les autorités font état de la chute d'obus près d'un palais présidentiel.

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