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L'ONU veut traduire les chefs de l'Etat islamique devant la justice internationale

Les enquêteurs des Nations Unies ont rassemblé suffisamment d'éléments pour que les chefs de l'Etat islamique soient traduits devant la justice internationale pour crimes de guerre.

14 nov. 2014, 18:24
Les résidents suisses sont de plus en plus nombreux à répondre à l'appel du djihad.

Les chefs du groupe Etat islamique (EI) doivent être traduits devant la justice internationale pour crimes de guerre dans le nord-est de la Syrie, ont estimé vendredi les enquêteurs des Nations unies. En Irak, les jihadistes ont essuyé un revers: l'armée a réussi à les chasser de Baïji.

Dans son premier rapport détaillé sur le groupe rendu public vendredi à Genève, la Commission a établi une longue liste de crimes, documentés par quelque 300 témoignages de victimes et de témoins, avec des massacres de masse contre des groupes ethniques et religieux, des décapitations, de l'esclavage sexuel et des grossesses forcées.

"Le groupe armé mène une politique de sanctions discriminatoires telles que des taxes ou des conversions forcées sur des bases de l'identité ethnique ou religieuse, détruisant des sites religieux et expulsant systématiquement les communautés minoritaires", a souligné le rapport établi sous l'autorité de Paulo Sergio Pinheiro.

Les attaques "à grande échelle et systématiques" contre la population civile kurde et la minorité religieuse yazidie constituent des "crimes contre l'humanité", tout comme les disparitions forcées dans des attaques contre les populations civiles dans les régions d'Alep et Ar Raqqah, qui s'accompagnent de crimes et de tortures, selon le rapport.

Mariages précipités et esclavage

Ce dernier souligne également les violations commises contre les femmes, relevant que les familles terrorisées marient précipitamment leurs filles mineures de peur qu'elles ne soient mariées de force à des combattants du groupe jihadiste. Il caractérise aussi comme "crime contre l'humanité" la mise en esclavage sexuel de femmes yazidies, vendues, violées et pour certaines engrossées.

La Commission, mandatée uniquement pour enquêter sur la situation en Syrie, n'a pas examiné ce qui se passe dans les territoires irakiens sous contrôle de ce groupe armé.

Succès en Irak

Sur le terrain, les forces irakiennes ont repris après quatre semaines de combats la ville stratégique de Baïji sur la route de la plus grande raffinerie du pays. Cette prise constitue l'un des plus significatifs succès face aux jihadistes.

Selon des responsables irakiens, les forces de sécurité ont réussi à chasser les jihadistes de l'EI qui contrôlaient la ville depuis plusieurs mois. Elles ont été aidées par des miliciens chiites et des tribus sunnites et ont reçu l'appui aérien de la coalition internationale.

Le contrôle de cette ville située à 200 km au nord de Bagdad devrait permettre de sécuriser le site de la raffinerie assiégée depuis des mois par les jihadistes et distante de moins de 10 km. Il devrait aussi aider à isoler davantage les jihadistes à Tikrit, plus au sud, des autres zones contrôlées par l'EI.

Guerre d'usure à Kobané

En Syrie, les jihadistes sont désormais confrontés à une guerre d'usure à Kobané, dans le nord du pays, en raison de la résistance des forces kurdes et des frappes de la coalition internationale.

"L'EI contrôle plus de la moitié de la ville, mais n'avance plus. Il y a quelques semaines, tout semblait indiquer que Kobané allait tomber et il est clair aujourd'hui qu'elle ne va pas tomber", a affirmé l'expert des mouvements jihadistes Romain Caillet.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 609 jihadistes ont péri dans la bataille de Kobané, contre 363 membres des forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) et 24 civils. La ville comptait près de 150'000 habitants, en très grande majorité kurdes, avant l'offensive.

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