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L'opposant russe Khodorkovski retrouve sa famille à Berlin

L'ancien homme d'affaires et opposant russe Mikhaïl Khodorkovski a retrouvé samedi des membres de sa famille à Berlin. Il avait été libéré la veille à la faveur d'une grâce du président russe Vladimir Poutine, qui a mis fin à dix ans d'incarcération.

21 déc. 2013, 22:53
Les raisons qui ont poussé Vladimir Poutine a libérer son adversaire restent floues.

Âgé de 50 ans, Mikhaïl Khodorkovski a pris vendredi un avion pour l'Allemagne, à peine quelques heures après avoir été libéré d'un centre pénitentiaire situé en Carélie, près du cercle polaire arctique.

«Ma famille est finalement réunie et nous sommes très, très heureux d'être ensemble après dix ans de séparation», a déclaré Pavel Khodorkovski, fils de l'opposant à Vladimir Poutine, venu exprès des Etats-Unis. Il s'exprimait devant l'hôtel Adlon à Berlin, où l'ex-oligarque a passé sa première nuit en liberté.

«Comme vous pouvez l'imaginer, mon père est très éprouvé à l'heure actuelle», a ajouté le jeune homme de 27 ans. Dans la soirée, ses parents Marina et Boris sont arrivés de Moscou par un vol régulier.

Marina Khodorkovskaïa avait indiqué un peu plus tôt au site russe Gazeta.ru que la femme de son fils, Inna, qui se trouvait en Suisse, était également attendue à Berlin.

Mikhaïl Khodorkovski devrait donner une conférence de presse dimanche à 13h, au Musée du Mur Checkpoint Charlie à Berlin, a indiqué un porte-parole.

Retour en Russie peu probable

Sa spectaculaire libération a été négociée en coulisses par l'ex-ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher et par Vladimir Poutine. Mais pour Garry Kasparov, ancien champion du monde d'échecs et opposant russe, le mérite revient en premier lieu à la chancelière allemande Angela Merkel, qui «a plus fait bouger les choses dans cette affaire que les Américains».

La rapidité de sa libération et son voyage vers l'Allemagne suggèrent, selon certains analystes, que l'ex-magnat pourrait être parti en exil. Le porte-parole du Kremlin a toutefois affirmé qu'il était libre de revenir en Russie. Mais Dmitri Peskov a refusé de dire si des conditions avaient été posées à sa libération, comme son renoncement à toute activité politique.

«Un retour en Russie n'est pas à l'ordre du jour», a déclaré samedi à Berlin la députée allemande des Verts Marieluise Beck, après avoir rencontré M. Khodorkovski, qu'elle connaît de longue date.

Dans ses premières déclarations depuis sa libération, l'ancien homme d'affaires a rapporté au magazine russe «The New Times» que sa famille n'avait pu lui rendre visite qu'à de rares reprises au cours de sa décennie d'emprisonnement.

Avant les JO de Sotchi

L'annonce de sa libération tombe à quelques semaines de l'ouverture, en février, des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, dont Vladimir Poutine veut faire une vitrine de la réussite et de la puissance de la Russie.
En annonçant la grâce jeudi, M. Poutine avait affirmé répondre à une demande formulée par Khodorkovski en raison de la mauvaise santé de sa mère.

Mikhaïl Khodorkovski a confirmé vendredi, après avoir recouvré la liberté, avoir demandé la clémence de Vladimir Poutine pour des raisons familiales. Il a assuré qu'il n'avait pas pour autant reconnu la moindre culpabilité dans les faits qui lui ont valu sa condamnation.

Pour des raisons politiques

Arrêté sur une piste d'aéroport en Sibérie en octobre 2003, puis condamné à dix ans de prison pour détournement de fonds et fraude, Mikhaïl Khodorkovski aurait normalement fini de purger sa peine dans huit mois. Il a toujours nié les faits reprochés.

Les détracteurs de Vladimir Poutine estiment que M. Khodorkovski a été emprisonné pour des raisons politiques. Il finançait des partis d'opposition, remettait en cause des décisions de Moscou sur le secteur pétrolier et multipliait les accusations de corruption.

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