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L'UE a finalisé une position commune à présenter à la Turquie

L'Union européenne (UE) présentera à la Turquie un projet d'accord après que ses 28 dirigeants se soient accordés sur une position commune jeudi soir.

18 mars 2016, 07:06
Le président français François Hollande (à gauche) préfère rester prudent sur l'avancée des négociations.

Les dirigeants des 28 pays de l'Union européenne (UE) sont tombés d'accord jeudi soir. Ils ont finalisé une "position commune" en vue d'un accord avec la Turquie censé stopper l'afflux de migrants vers l'Europe, a dit le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel.

Il y a un "accord sur une position de l'UE", a-t-il annoncé via son compte Twitter. Le président du Conseil européen Donald Tusk la présentera au Premier ministre turc Ahmet Davutoglu vendredi. Ce dernier a toutefois fait savoir jeudi soir à Ankara qu'il n'accepterait aucun accord conduisant à transformer son pays en "prison à ciel ouvert" pour les migrants.

"Je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion heureuse", a déclaré le président français François Hollande au terme de cette première journée de travaux. "On est en bonne voie mais on n'est pas encore arrivés."

Angela Merkel a aussi manifesté sa prudence. "Les négociations (...) avec la Turquie ne seront pas très faciles", a dit la chancelière allemande, qui a tracé les grandes lignes de ce projet avec Ahmet Davutoglu lors d'un précédent sommet il y a dix jours avant de le présenter à ses homologues européens.

Vives critiques

Ce projet d'accord entre l'UE et la Turquie a fait l'objet de vives critiques. Plusieurs Etats membres craignent une illégalité de la mesure-phare du plan en négociation: le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie, y compris les demandeurs d'asile.

D'autres refusent d'aller trop loin dans les contreparties promises à Ankara. En particulier Chypre, qui a évoqué jeudi pour la première fois un "compromis" possible. Mais après l'annonce de la position commune trouvée en soirée, le président chypriote Nicos Anastasiades a déclaré que son pays est prêt à bloquer un éventuel accord vendredi s'il le juge nécessaire.

"Seule une voyante..."

M. Tusk va présenter la "position commune" des 28 à M. Davutoglu vendredi à 08h30. Il sera accompagné du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

Les trois dirigeants de l'UE devraient ensuite revenir vers les 28 dirigeants européens avec les résultats de cette négociation. Cette rencontre est prévue à la mi-journée, selon une autre source européenne.

"Nous espérons que nous saurons vers 13h comment la Turquie compte agir (...). Quant à savoir si cela sera fructueux, seule une voyante pourrait le dire", a déclaré le chancelier autrichien Werner Faymann.

Hollande prudent

François Hollande a cependant souligné que "même s'il y avait cet accord" et "même s'il était bien mis en oeuvre, ce qui suppose beaucoup de moyens côté européen", les mouvements de population se poursuivront "si on ne règle pas la source des difficultés".

Le chef de l'Etat français a ainsi insisté sur la nécessité d'une "poursuite du cessez-le-feu" en Syrie et de parvenir "enfin à la transition politique" à Damas. Il a également évoqué "une autre situation qui nous inquiète", la Libye.

Il y a, selon lui, un "risque très sérieux", si "le chaos demeure, qu'il y ait de nouveaux mouvements de populations" passant par "Malte, l'Italie et demain, une fois encore, des pays comme l'Allemagne et la France". Concernant la Grèce, M. Hollande prône la mise en place dans les prochaines semaines de "moyens humains" pour statuer sur les demandes d'asile.

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