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L'Ukraine se mobilise après le "oui" criméen à la Russie

Le Parlement ukrainien a approuvé lundi matin une mobilisation partielle de ses forces armées pour faire face à "l'ingérence de la Russie dans les affaires intérieures de l'Ukraine".

17 mars 2014, 13:08
Les réactions qui ont suivi la décision de la Crimée étaient virulentes lundi à Kiev.

La mobilisation partielle de l'Ukraine après le "oui" criméen à la Russie, prévoit l'incorporation de 40'000 réservistes des forces armées. Cette décision survient après la demande officielle faite plus tôt dans la matinée par le parlement de Crimée d'un rattachement de la péninsule à la Russie.

Elle a été demandée par le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov compte tenu de "l'aggravation de la situation politique dans le pays (...) et de l'ingérence de la Russie dans les affaires intérieures de l'Ukraine". Les 275 députés qui votaient l'ont approuvée, mais 33 d'entre eux ont décidé de ne pas participer à cette consultation.

Les députés ont également accepté l'octroi de près de 6,9 milliards de hryvnias supplémentaires (640 millions de francs) pour assurer l'aptitude au combat des forces armées.

Parlementaires criméens unanimes

Les parlementaires de Crimée se sont prononcés, eux, à l'unanimité des députés présents (85 voix sur 85) pour la séparation de l'Ukraine et la demande de rattachement à la Fédération de Russie, au lendemain du référendum accepté par 96,77% des votants, un résultat définitif.

Le texte adopté par le parlement à Simféropol indique que "la république de Crimée demande aux Nations unies et à tous les pays du monde de la reconnaître comme un Etat indépendant". Il "demande à la Fédération de Russie de l'accepter comme l'un de ses membres".

Le dirigeant séparatiste criméen Serguiï Axionov, qui était en route pour Moscou, a précisé que la péninsule passerait le 30 mars à l'heure russe. Il avait auparavant estimé que la transition de toutes les institutions de Crimée vers la Russie prendrait au moins un an.

Enfin, le rouble est désormais la monnaie officielle de la république séparatiste de Crimée, a annoncé lundi son Parlement local. La hryvnia, la monnaie ukrainienne qui avait cours jusqu'ici, sera cependant acceptée parallèlement jusqu'au 1er janvier 2016, a précisé le parlement.

"Une grande farce"

Les réactions qui ont suivi la décision de la Crimée étaient virulentes lundi à Kiev. "La Russie cherche à couvrir son agression en Crimée par une grande farce nommée référendum qui ne sera jamais reconnu ni par l'Ukraine, ni par le monde civilisé", a déclaré par exemple Olexandre Tourtchinov devant les députés.

Un parlementaire du parti Batkivchtchina de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko a pour sa part ironisé sur "les résultats sensationnels" en Crimée. "Nous nous attendions à 101% vu la manière dont le référendum a été organisé", a déclaré Mykola Tomenko pendant la séance parlementaire.

"Réunion des coeurs"

De leur côté, les médias russes ont presque tous salué le choix des habitants de Crimée. "Gloire à la Crimée", a titré le quotidien "Kommersant". Le journal populaire pro-Kremlin "Komsomolskaïa Pravda" a résumé plus sobrement: "La Crimée retourne en Russie !".

"N'en déplaise à certains, nous sommes heureux", a écrit de son côté le quotidien pro-gouvernemental "Izvestia", évoquant la "réunion des coeurs". Le quotidien "Novye Izvestia" avertissait toutefois: "l'enthousiasme en Crimée peut se transformer en une rude gueule de bois".

Vladimir Poutine évoquera d'ailleurs la Crimée mardi devant les deux chambres du Parlement russe réunies en séance commune, a rapporté l'agence de presse russe Itar-Tass. La Chambre des députés (Douma) doit publier le même jour une déclaration relative à l'approbation du projet de rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie.

Message fort

L'Union européenne manoeuvre quant à elle toujours entre sanctions et diplomatie. Sa cheffe de la diplomatie Catherine Ashton a assuré que l'UE allait envoyer "le message le plus fort possible" à la Russie en décidant d'imposer des sanctions, tout en réaffirmant que les Européens ne souhaitent pas d'escalade avec Moscou.
 

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