L'Unesco a envoyé une lettre à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye après les destructions par l'Etat islamique (EI) d'oeuvres d'art à Mossoul en Irak. Elle dénonce "un nettoyage culturel", "une destruction délibérée du patrimoine qui vise les identités des différentes communautés qui vivent en Irak".
"On attend qu'il y ait une réaction de la Cour pénale internationale, c'est très important parce que ça va mobiliser une grande partie du monde de la communauté internationale", a annoncé vendredi la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. Sa lettre a été envoyée au procureur de la CPI.
"On lance une coalition internationale contre le trafic illicite des biens culturels", a-t-elle ajouté. La destruction des biens et le trafic illicite pour financer le terrorisme "sont deux aspects de cette politique délibérée", a précisé Mme Bokova, en dénonçant "une furie destructrice".
"Cette tragédie est loin d'être seulement un enjeu culturel. C'est un enjeu de sécurité majeur", car il s'agit d'une "stratégie de terreur pour déstabiliser et manipuler la population et assurer (la) domination" du groupe djihadiste.
L'EI a mis en ligne jeudi une vidéo montrant des militants en train de faire tomber des statues de leur socle et de les détruire à coups de masse. Ils ont vandalisé les collections du musée de Mossoul, qui renferment des objets inestimables des périodes assyrienne et hellénistique, datant de plusieurs siècles avant l'ère chrétienne.