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L'Union européenne est désirée à l'extérieur, mais mal aimée chez elle

Comme le montrent les manifestation pro-européenne à Kiev, l'Union européenne attire toujours pour ses valeurs démocratiques et son niveau de vie. Elle reste cependant mal aimée chez elle.

04 déc. 2013, 12:42
L'Union européenne (UE) est de plus en plus mal aimée chez elle. Elle continue pourtant à attirer pour ses valeurs démocratiques et son niveau de vie, comme le montrent avec éclat les manifestants qui défient le pouvoir à Kiev.

L'Union européenne (UE) est de plus en plus mal aimée chez elle. Elle continue pourtant à attirer pour ses valeurs démocratiques et son niveau de vie, comme le montrent avec éclat les manifestants qui défient le pouvoir à Kiev.

Depuis l'annonce par les autorités ukrainiennes de leur refus de signer l'accord d'association négocié pendant des années avec Bruxelles, l'opposition est dans la rue en brandissant des drapeaux européens pour exiger la poursuite du rapprochement avec l'UE, voire le départ du président Viktor Ianoukovitch, qui a cédé aux pressions de la Russie.

Ces manifestations "montrent que le coeur du peuple ukrainien bat pour l'Europe", a affirmé en début de semaine le gouvernement allemand. "L'UE est un modèle, une source d'inspiration" en matière de démocratie, d'Etat de droit, mais aussi d'ouverture des marchés et de niveau de vie, résume une source européenne.

En Ukraine, les gens "sentent la pression de la Russie, et veulent éviter de revenir en arrière vers un style de domination à la soviétique", estime Steven Blockmans, du Center for european policy studies. Pour une grande partie de la population, c'est un "moment déterminant" pour l'avenir de leur pays.

Une clé

Ils n'en peuvent plus d'un "pouvoir autoritaire, de la mentalité post-communiste, de la justice politique et du déclin économique", affirme un diplomate européen. L'accord d'association est pour eux un "symbole", une "clé qui leur ouvrira les portes de l'Europe".

Malgré les difficultés d'intégration, le sentiment pro-européen reste également puissant dans les Balkans, qui se sont eux aussi libérés du communisme avant de sombrer dans la guerre dans les années 90. Ces pays ont une "mémoire encore très vive des conflits, ils cherchent la stabilité, et la seule voie est le projet européen", souligne la source européenne.

Ces pays frappent à la porte de l'UE depuis quelques années, et la Serbie attend ainsi l'ouverture officielle des négociations d'adhésion dans les prochaines semaines.

Crainte d'une montée des eurosceptiques

A l'inverse, dans de nombreux Etats membres de l'UE, et particulièrement dans les pays les plus durement frappés par la crise, le soutien à la construction européenne a fortement chuté au cours des dernières années. Il fait craindre une montée des partis eurosceptiques lors des prochaines élections européennes.

Les Européens de l'Ouest, qui vivent dans des démocraties et des économies ouvertes depuis près de 70 ans, considèrent ces libertés comme une évidence, et "ce qui enflamme leurs voisins de l'Est les laissent froids", souligne Jan Techau, du centre Carnegie Europe.

Mais la force d'attraction de l'Europe porte aussi le risque de son échec. Les élargissements successifs ont largement contribué à en détourner les peuples.

Sentiment de repli

Pour M. Techau, les raisons sont multiples: aux yeux de beaucoup de citoyens, les pays de l'Est et des Balkans semblent plus éloignés du coeur de l'Europe. La crise a alimenté un sentiment de repli, voire de rejet et l'élargissement est souvent associé à l'idée de mondialisation, qui est loin d'être populaire. Il provoque aussi un sentiment de dilution et d'affaiblissement.

Autant de raisons qui expliquent la résistance de plus en plus grande des opinions et des dirigeants à l'accueil de nouveaux arrivants. Dans un sondage publié au printemps, 52% des Européens se disaient opposés à tout nouvel élargissement.

Perspective d'adhésion

 

Après la chute du Mur, les Européens ont offert une perspective d'adhésion aux anciens pays de l'Est communistes, qui ont effectivement intégré l'UE une dizaine d'années plus tard après avoir rempli les conditions politiques et économiques imposées par l'UE.

 

Certes, la Croatie a rejoint l'Union le 1er juillet mais, globalement, le mouvement d'élargissement semble au point mort. Le processus avec les pays des Balkans avance à pas de tortue, sans parler des négociations avec la Turquie, qui sont largement enlisées.

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