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L’Union européenne est prête à aider Theresa May, mais pas à renégocier le Brexit

Au lendemain du vote de défiance à l’encontre de Theresa May, l’Union européenne se dit prête à aider la Première ministre britannique à convaincre son parlement, toujours hostile à l’accord négocié sur le Brexit. Pas question toutefois de le renégocier.

13 déc. 2018, 10:30
L'Union européenne est prête à aider Theresa May à convaincre son parlement quant à l'accord sur le Brexit.

Tout juste rescapée d’un vote de défiance, Theresa May va tenter d’obtenir jeudi à Bruxelles de nouvelles garanties sur l’accord de Brexit. Les Européens sont prêts à «l’aider» à convaincre son parlement mais excluant de renégocier les termes du divorce.

La Première ministre britannique s’exprimera dans l’après-midi devant ses homologues des pays de l’Union, réunis pour un sommet de deux jours. Les 27 se concerteront ensuite sans elle, dans la soirée, pour évaluer «ce qu’ils peuvent lui offrir», a expliqué un responsable européen.

 

 

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a assuré que les dirigeants des pays de l’UE voulaient «aider» Mme May, mais sans bien savoir comment. «La marge est extrêmement étroite, ce sera un exercice de communication», a confié mercredi un haut diplomate d’un Etat membre.

La dirigeante conservatrice a survécu mercredi à un vote de défiance organisé par son parti, en majorité hostile à l’accord de divorce qu’elle a négocié avec l’UE. Mais une bonne partie de ses collègues (plus d’un tiers) a voté contre elle, laissant présager des difficultés persistantes avec son parlement où un vote doit être organisé sur l’accord de retrait avant le 21 janvier.

Partenaire fiable

«Elle a été et est un partenaire de négociation fiable. Maintenant il est important de se concentrer sur une retrait ordonné», a tweeté Gernot Blümel, ministre des Affaires européennes autrichien, dont le pays tient la présidence tournante de l’UE, en adressant ses félicitations à Mme May après le vote.

 

 

Les «Brexiters» conservateurs, comme leurs alliés nord-irlandais du petit parti unioniste DUP, contestent en particulier la solution dite de «backstop», retenue dans l’accord de divorce pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.

Ce «filet de sécurité» prévoit de créer un «territoire douanier unique» englobant l’UE et le Royaume-Uni après la transition post-Brexit.

Il ne s’appliquerait que si les négociations à venir sur les futures relations commerciales entre Londres et les 27 ne permettaient pas de garantir l’absence de frontière «dure» entre les deux Irlandes. Mais les «Brexiters» craignent un arrimage permanent du Royaume-Uni à l’UE.

C’est pour les rassurer que Mme May espère obtenir une garantie que ce «backstop» ne pourra être que temporaire.

Le backstop ne passera pas

«L’idée d’une date de péremption pour la garantie, ça ne passera pas» du côté européen, a cependant déjà averti mercredi un diplomate européen.

Les Européens ne pourront pas concéder davantage à Mme May qu’un petit texte de «clarification», qui «ne sera pas juridiquement contraignant», a prévenu de son côté un responsable européen.

Car les dirigeants européens, à Bruxelles comme dans les Etats membres, l’ont répété sur tous les tons: il n’est pas question de renégocier l’accord de divorce qui a nécessité 17 mois de tractations pour organiser le départ britannique, programmé le 29 mars 2019.

Pas de renégociation

«Il ne faut pas attendre que nous sortions avec de quelconques changements» lors du sommet, a encore prévenu mercredi la chancelière allemande Angela Merkel. «Il n’y aura pas de renégociation», mais tout au plus «des observations», a renchéri le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Mercredi soir à Bruxelles, le chancelier autrichien Sebastian Kurz avait déclaré que s’il était «clair que l’accord de retrait ne serait pas rouvert et amendé», il y avait tout de même «une certaine marge de manoeuvre pour se rapprocher les uns des autres».

Outre la question irlandaise, l’accord de Brexit règle notamment la question du solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni à l’Union européenne pour honorer ses engagements. Il prévoit aussi quels seront les droits des citoyens européens au Royaume-Uni, et des Britanniques dans l’UE, après le Brexit.

Si le Brexit va une nouvelle fois susciter toute l’attention lors du sommet à Bruxelles, les chefs d’Etat ou de gouvernement débattront aussi d’autres sujets importants, dont certains toujours conflictuels comme les migrations.

Ils ont également prévu de faire un point sur les négociations du budget post-Brexit de l’UE pour 2021-2027, au coeur d’un intense bras de fer entre capitales européennes. Et ils devraient reconduire des sanctions contre la Russie pour l’annexion de la Crimée.

Vendredi, au deuxième jour du sommet, les dirigeants européens devraient approuver des réformes pour la zone euro, destinées à mieux protéger l’Union monétaire des crises à venir.

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