Il y a un siècle, en pleine Première Guerre mondiale, les accords Sykes-Picot redessinent le Moyen-Orient. Passés secrètement entre le Royaume-Uni et la France, sans tenir compte des promesses d’indépendance faites aux alliés arabes, ils posent à grands traits les bases de frontières étatiques, faisant fi des diversités ethniques et religieuses des populations.
Cent ans plus tard, l’héritage de ce partage territorial arbitraire reste douloureux. Les explications du spécialiste du Moyen-Orient Yves Besson, ancien diplomate, professeur émérite à l’Université de Fribourg et ancien responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Jérusalem.
Les accords Sykes-Picot semblent scellés dans les mémoires au Moyen-Orient. Pourquoi?
Il faut rappeler qu’en 1916, Français et Britanniques luttent sur le terrain contre l’Empire ottoman. Les Anglais contrôlent déjà le canal de Suez, en Egypte. En Mésopotamie (Irak), leur gouvernement des Indes mène campagne contre les Turcs. Les Français, de leur côté, ont une...