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La Chine ne recourra pas à la violence à Hong Kong, soutient un spécialiste

Antoine Bondaz, spécialiste de la politique extérieure chinoise, estime que la Chine ne recourra pas à la violence à Hong Kong.

01 oct. 2014, 19:49
Il n'y aura pas de second Tiananmen à Hong Kong, estime un expert de la politique extérieure chinoise.

La Chine ne recourra pas à la violence contre les protestataires de Hong Kong, soutient Antoine Bondaz, spécialiste de la politique extérieure chinoise. Pékin pourrait préférer une solution politique comme l'augmentation du nombre de candidats qu'elle impose à l'exécutif, estime le chercheur.

Bien que la Chine ne puisse se permettre de "perdre la face" face aux contestataires, l'usage de la force serait "désastreux" pour son image, affirme Antoine Bondaz, chercheur associé à Asiacentre à Paris. Ainsi, "on est très loin d'un second Tiananmen ou même des agissements de la police chinoise. Celle de Hong Kong est réputée pour sa modération, voire sa douceur. C'est pourquoi l'usage de gaz lacrymogène a autant choqué: c'était une première", explique-t-il.

Il y a une autre raison, politique celle-là, à la retenue chinoise. "Les enjeux de la mobilisation de Hong Kong sont nettement moins importants qu'ils ne l'étaient sur la place Tiananmen, qui incarnait le coeur même de la Chine. Le pouvoir chinois était fondamentalement remis en cause, ce qui n'est pas le cas à Hong Kong".

Pékin n'a pas vu venir

Convaincu que les Hongkongais, au bénéfice d'"énormes privilèges" en termes d'économie et de libertés politiques, ont toutes les raisons d'être satisfaits, Pékin n'a d'ailleurs "pas vu venir" la contestation, affirme Antoine Bondaz.

La surprise a donc été de taille lorsque se sont réunis, le 1er juillet, 500'000 protestataires pour s'opposer à la décision de la Chine de garder, en 2017, le contrôle des candidatures au poste chef de l'exécutif, tout en accordant le suffrage universel.

Très jeunes

Parmi ces mécontents, une grande majorité de (très) jeunes, nés après l'accord anglo-chinois de 1994 sur le statut de Hong Kong. "Ils n'ont pas connu l'occupation britannique et se sentent davantage Hongkongais que Chinois", explique Antoine Bondaz.

Par conséquent, ils rêvent de prendre leurs distances avec Pékin. "On l'oublie, mais il y a deux ans, ils avaient déjà manifesté lorsque la Chine avait mis en place un nouveau programme d'éducation au patriotisme", affirme le chercheur.

Niveau de vie en baisse

Cette fois-ci, à la différence de 2012, leur colère est partagée par une grande partie de Hongkongais plus âgés qui craignent eux aussi que le processus de démocratisation de Hong Kong soit remis en cause et que baisse le niveau de vie sur l'île.

"Les manifestations sont toujours plus massives en soirée qu'en journée, car les gens s'y joignent en sortant du bureau. Ils amènent café et sandwichs, c'est une ambiance bon enfant", souligne Antoine Bondaz.

Mobilisation désaprouvée

Au vu de ces enjeux et alors que l'engagement ne faiblit pas, il faudra trouver un compromis. "Le nombre de candidatures sélectionnées par Pékin lors du processus d'élection du chef de l'exécutif pourrait être plus important, de manière à donner plus de choix aux Hongkongais", affirme Antoine Bondaz.

Reste que la mobilisation est désapprouvée par l'élite financière et politique de Hong Kong qui forme la majorité du collège de 1200 électeurs à la base du processus politique et n'a aucun intérêt à entrer en conflit avec Pékin, conclut-il.

Les manifestants paralysent depuis plusieurs jours une grande partie de Hong Kong, réputée être un havre du capitalisme financier international. Et les leaders étudiants des manifestations ont menacé d'intensifier leur mouvement et d'envahir les bureaux du gouvernement si le chef de l'exécutif, Leung Chun-ying, ne démissionnait pas.

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