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La CIA accablée sur l'usage de la torture, poursuites exigées

Des poursuites sont réclamées à travers le monde suite au rapport accablant sur la torture exercée par la CIA dans des prisons secrètes.

10 déc. 2014, 19:14
Le "waterboarding" est une pratique de torture qui consiste à noyer partiellement le prisonnier.

Le rapport du Sénat américain sur la torture dans les prisons secrètes de la CIA a suscité un concert de condamnations à travers le monde. Certaines voix sont allées jusqu'à réclamer des poursuites judiciaires.

"La convention contre la torture est extrêmement claire: elle dit qu'aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu'elle soit, (...) ne peut être invoquée pour justifier la torture", a rappelé à Genève le Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Ce texte "n'épargne personne, pas plus les tortionnaires eux-mêmes que les décideurs politiques ou les responsables publics qui définissent la politique ou donnent les ordres", a-t-il ajouté.

Le rapporteur de l'ONU sur les droits de l'Homme, Ben Emmerson, a de son côté appelé à des poursuites contre les responsables de cette "conspiration criminelle". Selon lui, "une politique a clairement été orchestrée à haut niveau dans l'administration Bush". Le Département américain de la Justice a toutefois indiqué que le dossier resterait clos, faute de preuves suffisantes.

Le nouveau président afghan Ashraf Ghani s'est dit "outré" à la lecture du rapport et a "vivement condamné ces actes inhumains". Le gouvernement américain est "le symbole de la tyrannie contre l'humanité", pouvait-on lire sur le compte Twitter du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

Varsovie et Vilnius veulent agir

Au total, 119 détenus ont été capturés et emprisonnés dans des sites "noirs", dans des pays jamais identifiés, mais qui incluent vraisemblablement la Thaïlande, l'Afghanistan, la Roumanie, la Lituanie et la Pologne.

Satisfaction européenne

Au-delà des faits rapportés, plusieurs voix ont salué la publication de ce rapport. L'Allemagne a salué la volonté de l'administration Obama de "reconnaître des erreurs", alors que l'Union européenne y voit une "étape positive" pour affronter ce problème.

Le Conseil de l'Europe a lui aussi réagi positivement, estimant que le rapport publié mardi confirmait ses propres conclusions et celles de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). L'ancien conseiller aux Etats Dick Marty (PLR/TI) a longuement enquêté sur cette affaire pour le compte du Conseil de l'Europe.

Une volonté de transparence également affichée par Barack Obama. "Aucune nation n'est parfaite", a affirmé le président américain. "Mais une des forces de l'Amérique est notre volonté d'affronter ouvertement notre passé, faire face à nos imperfections, et changer pour nous améliorer", a-t-il ajouté.

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