Le président américain Barack Obama s'est engagé samedi lors du sommet du G8 à Camp David à coopérer avec l'Europe afin d'éviter que la crise dans la zone euro ne déstabilise l'économie mondiale. M. Obama a plaidé pour un programme associant discipline budgétaire et mesures de croissance.
Le chef de la Maison blanche et les dirigeants des sept autres pays les plus industrialisés, réunis aux Etats-Unis dans la retraite présidentielle du Maryland, au coeur des Catoctin Mountains, ont cherché à rassurer les marchés financiers face aux difficultés des banques espagnoles et au risque de voir la Grèce quitter la zone euro.
"Nous sommes tous décidés à faire en sorte que la croissance et la stabilité, ainsi que la consolidation budgétaire, fassent partie d'un ensemble de mesures destinées à assurer la prospérité de nos concitoyens", a dit Barack Obama lors de la reprise des discussions samedi matin.
Après avoir rencontré le président américain, le Premier ministre britannique David Cameron a estimé que des progrès avaient été accomplis sur les moyens de répondre à la crise de la dette et à la hausse des prix du pétrole, les deux principales menaces pour l'économie mondiale.
David Cameron a dit avoir constaté auprès de ses interlocuteurs du G8 "un sens croissant de l'urgence sur les mesures à prendre" afin de sortir la zone euro de la crise.
Plans d'urgence
"Des plans d'urgence doivent être mis en place, afin de renforcer les banques, améliorer la gouvernance et consolider les dispositifs pare-feu - toutes ces choses doivent être mises en place très rapidement afin de faire face à toute éventualité", a-t-il précisé.
Il a cependant ajouté que la chancelière allemande Angela Merkel avait "tout à fait raison" d'exiger que les pays de la zone euro prennent les mesures nécessaires pour réduire leurs déficits.
Dès vendredi, donnant le ton du sommet, Barack Obama s'était aligné sur la proposition du président français François Hollande, favorable à des mesures d'incitation à la croissance face à l'austérité prônée par la chancelière allemande qui est apparue isolée.
Impératif de la croissance
Le président américain s'est accordé avec son homologue français sur le fait que la lutte contre la crise de la zone euro est "un problème d'une extraordinaire importance, non seulement pour les Européens mais aussi pour l'économie mondiale".
Il a plaidé pour "une approche responsable qui soit couplée avec un programme de croissance forte".
Angela Merkel prône au contraire une forte discipline budgétaire afin de réduire le niveau de la dette. Son isolement est d'autant plus grand que le projet de communiqué final du G8, consulté par Reuters, prévoit d'insister sur "l'impératif de créer de la croissance et des emplois".