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La crise financière s'invite à l'élection présidentielle française

Nicolas Sarkosy compte combler son retard sur François Hollande dans la campagne présidentielle. La crise de la zone euro pourrait lui le permettre.

11 déc. 2011, 11:38
Nicolas Sarkosy entend profiter de la crise de la zone euro, pour refaire son retard sur François Hollande dans la campagne présidentielle française.

Si Nicolas Sarkozy ne s'est pas encore déclaré candidat, la campagne présidentielle a bel et bien démarré et le président fait feu de tout bois pour tenter de combler son retard sur François Hollande, voyant dans la crise de la zone euro un possible atout dans sa manche.

Rarement l'issue d'une élection présidentielle (22 avril et 6 mai) aura été aussi imprévisible: le pessimisme et même la démoralisation des Français, attestés par toutes les enquêtes, et qu'accentuent une crise financière et économique sans précédent, peuvent produire «un jeu de massacre» du type 21 avril 2002, selon le directeur du Centre d'études de la vie politique (Cevipof), Pascal Perrineau.

Hollande marche en tête


Pour le moment, François Hollande, mis sur orbite en octobre par sa nette victoire lors d'une primaire plébiscitée par l'électorat de gauche (près de 3 millions de votants), fait la course en tête (entre 30 et 35% d'intentions de vote), espérant clore la série avec trois échecs consécutifs de la gauche à l'élection-reine de la Ve République.

Nicolas Sarkozy, dont l'entrée en lice ne fait pas de doute pour son camp, oscille entre 24 et 28% dans les derniers sondages, soit deux à trois points de plus qu'en septembre. Marine Le Pen est en embuscade (entre 16 et 19%), guettant l'ouverture pour accéder à la finale. Un candidat du Front national n'a jamais été aussi haut dans les sondages en début de campagne.

Derrière, le centriste François Bayrou est crédité de 6 à 9%, Jean-Luc Mélenchon, pour la gauche de la gauche, de 7% environ, l'écologiste Eva Joly de 3 à 6%.

Les intentions de vote pas fixées

Tous les instituts de sondage donnent M. Sarkozy nettement battu au second tour (40% contre 60%, 46% contre 54% au mieux). Le président sortant est confronté à un rejet - 2 Français sur 3 (67%) ne souhaitent pas sa réélection - et demeure très impopulaire, dans les mêmes proportions, même si sa cote s'est un peu redressée.

A ce jour, M. Sarkozy n'a pas de réserves de voix suffisantes, tant dans l'électorat centriste (dont une majorité lui préfère M. Hollande) que dans celui du FN, pour rassembler une majorité au 2e tour. Comment les séduire sans faire le grand écart, tel est son défi.

François Hollande, lui, devra résister à l'entreprise de démolition, déjà engagée par l'UMP sur le thème de sa supposée «indécision» et qui ne fera que redoubler une fois le président en campagne, peut-être en février seulement. Il lui faudra aussi le soutien sans réserve de sa famille, partagée entre deux chefs, lui et Martine Aubry, numéro un du PS.

Ni Hollande, ni Sarkozy

Une défiance envers les partis de gouvernement peut aussi s'exercer. Pour 86% des Français, «les choses ont tendance à aller plus mal». Pas sûr que la gauche en profite: 58% pensent que la gauche ne ferait pas mieux. D'ailleurs, 47% souhaitent ni la victoire de François Hollande ni celle de Nicolas Sarkozy.

Forte abstention

Une étude d'OpinionWay pour le Cevipof a mis en exergue le sentiment de 83% des Français que «les responsables politiques ne s'occupent pas d'eux». Lassitude, méfiance, morosité caractérisent l'humeur du pays, d'après cette enquête. Des traits propices à une forte abstention ou/et une percée de candidats protestataires, comme Mme Le Pen.

C'est dans les milieux populaires (ouvriers, employés) que le décrochage est consommé, depuis la fin 2010. Pour cet électorat, en partie séduit par Nicolas Sarkozy en 2007, «la notion de sortie de crise n'a plus vraiment de sens» et le pouvoir apparaît «confisqué» par «l'oligarchie financière».

«La peur est revenue», celle «pour la France de perdre la maîtrise de son destin», affirmait lui-même Nicolas Sarkozy dans son discours de Toulon, le 1er décembre. Par son activisme sur la scène européenne et internationale, «l'hyper-président» entend conjurer cette crainte.

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