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La France, l'Allemagne, l'Espagne et la Suède espionnent en masse

The Guardian a révélé ce week-end que la France, l'Allemagne, l'Espagne et la Suède avaient mis en place des systèmes de surveillance de masse.

03 nov. 2013, 15:14
Selon Le Monde, tous les signaux électromagnétiques sont collectés par la DGSE.

Les services de renseignements allemands, français, espagnols et suédois ont mis au point des systèmes de surveillance de masse des communications téléphoniques et internet en "collaboration étroite" avec l'agence britannique GCHQ. Le journal The Guardian l'a révélé ce week-end.

Le développement de ces systèmes remonte aux cinq dernières années, selon le quotidien britannique. Il se fonde sur des documents obtenus par l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie.

Ces révélations interviennent alors que l'Europe et l'Asie sont en pleine polémique avec les Etats-Unis sur la collecte massive de données par Washington. Edward Snowden a pour sa part mis en évidence l'étroite collaboration entre le GCHQ et son homologue américain, l'Agence de sécurité nationale (NSA).

Dans un rapport du GCHQ sur ses partenaires européens datant de 2008 et cité samedi par The Guardian, l'agence britannique fait part de "son admiration concernant les capacités techniques" des services de renseignements extérieurs allemands (BND).

Rôle essentiel de conseil

Le BND a "un potentiel technologique énorme et un bon accès au coeur de l'internet - il surveille déjà des câbles de fibre optique de 40 gigabits et 100 gigabits" par seconde, affirme ce rapport. En 2012, le GCHQ n'était lui capable que de surveiller des câbles de 10 gigabits par seconde, précise le journal.

The Guardian affirme aussi que le GCHQ "a joué un rôle essentiel en conseillant ses homologues européens sur la façon de contourner les lois nationales destinées à limiter le pouvoir de surveillance des agences de renseignement".

"Nous aidons le BND à obtenir une réforme (...) de la législation très restrictive en matière d'interception (des communications) en Allemagne", détaille le rapport du GCHQ cité par le journal.

En conformité avec la loi

Les services secrets allemands ont réagi aux informations du Guardian, en affirmant qu'il était "inexact de dire que le BND s'efforçait de contourner la loi pour pouvoir utiliser des techniques britanniques de collecte d'informations". "Le BND s'est comporté conformément à la loi et au droit", ont-ils assuré dans un communiqué.

En 2008, "il y a eu un échange d'expériences avec les services britanniques", ont-ils cependant poursuivi, précisant qu'il s'agissait "au premier plan de soulever des questions techniques et pas juridiques". Il "existe régulièrement un échange d'expériences avec les services européens à propos des développements techniques", a précisé le BND.

Dans le cas de la France, bien notée aussi dans ce document, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dispose "d'un avantage compte tenu de ses relations avec une société de télécommunications, qui n'est pas nommée", selon The Guardian. Le GCHQ "espère tirer profit de cette relation pour ses propres opérations", ajoute le journal.

En ce qui concerne l'Espagne, le CNI procédait, au moins en 2008, à la surveillance de masse des télécommunications sur internet via une société britannique. Le GCHQ se félicite par ailleurs de l'adoption en 2008 en Suède d'une loi permettant de recueillir des données internet et téléphoniques transmises par des câbles à fibres optiques.

Blocher se prononce

L'ancien ministre de la Justice Christoph Blocher n'exclut pas que la Suisse ait collaboré avec l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine. Les services coopèrent avant tout dans la lutte antiterroriste, "afin d'assurer la sécurité", déclare-t-il dans le journal "Schweiz am Sonntag".

«Il est clair que la Suisse collabore avec les services de renseignement américains ", selon le conseiller national UDC. La question est de savoir jusqu'où va cette coopération. Sans confirmer un lien avec la NSA, M. Blocher ne l'exclut toutefois pas.

Le président de la Confédération Ueli Maurer avait clairement nié, mercredi, toute collaboration avec la NSA. " Nous n'avons aucun contact et n'échangeons pas de données avec la NSA ", avait-il indiqué aux médias à Berne.

Christoph Blocher, lui, est sûr que des écoutes sont pratiquées au siège des Nations unies à Genève.

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