Ils s'échinent, transpirent, s'éreintent sous le soleil. Les champions de la fortification s'activent sur les berges du Chao Phraya. La "grande muraille" , version thaïlandaise, est en béton armé et doit se dérouler le long des 372 kilomètres de ce fleuve indécis et versatile, qui arrose dix provinces avant de se jeter dans le golfe de Thaïlande, au sud de Bangkok.
Traumatisé par les inondations catastrophiques de l'an dernier, le pays se barricade. Les enceintes poussent comme des champignons autour des zones industrielles, et le Chao Phraya, qui était sorti de son lit sur plusieurs portions, est enserré par des digues de plus de cinq mètres de haut. À Nakhon Sawan, dans la plaine centrale où le "Seigneur des eaux" prend sa source, c'est déjà l'empire des murs. Pour Vinai Sitthimontol, vice-gouverneur de la province, "ce rempart - qui mesure pour l'instant 600 mètres mais qui s'étendra sur 27 kilomètres...