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La Grèce sous tension après le double meurtre visant Aube dorée

Le mobile du double meurtre survenu vendredi à Athènes devant un local du parti néonazi Aube dorée reste mystérieux samedi pour la police grecque.

02 nov. 2013, 15:51
Les deux victimes sont âgées de 22 et 27 ans et leur appartenance au parti néonazi Aube dorée a été revendiquée par plusieurs responsables de cette formation politique.

La police grecque tentait samedi de faire la lumière sur le double meurtre survenu près d'Athènes devant un local du parti néonazi Aube dorée, dont le mobile reste mystérieux. Mais cet acte est déjà interprété comme un "défi" et une "provocation" contre la stabilité du pays.

L'appartenance des deux victimes, âgées de 22 et 27 ans, au parti Aube dorée a été revendiquée par plusieurs responsables de cette formation néonazie, dont son porte-parole Ilias Kasidiaris. Un troisième homme de 29 ans, grièvement blessé, se trouvait toujours hospitalisé samedi dans un état grave.

Tous trois ont été vendredi soir la cible d'un tireur casqué, accompagné d'un complice, arrivés en moto sur les lieux du crime: la banlieue de Neo Iraklio, à l'ouest d'Athènes, où les bureaux d'Aube dorée occupent un petit immeuble.

Selon des sources proches du dossier, le police examine "toutes les pistes et notamment celles liant les faits à des groupes extrémistes qui ont revendiqué ces dernières années des attaques" contre des cibles politiques et institutionnelles en Grèce.

Dernières actions meurtrières en 2009

Des attentats contre des cibles diplomatiques, judiciaires, des services publics ou des agences de banques sont fréquents en Grèce. Ils ne font généralement pas de victimes et sont revendiqués par des groupes à la rhétorique "révolutionnaire" et anti-autoritaire.

Les dernières attaques mortelles remontent à 2009, lorsqu'un policier avait été tué à Athènes par trois inconnus et à 2010 lors de l'assassinat d'un journaliste à son domicile. Ces meurtres avaient été revendiqués par "La secte des révolutionnaires", un mouvement extrémiste qui depuis lors a rarement fait parler de lui.

Le groupe le plus visible ces derniers mois, qui a revendiqué en juin un attentat à la bombe contre la voiture de la directrice de la prison d'Athènes, se nomme "Conspiration des Cellules de feu". Il a revendiqué sa "collaboration" avec "La secte des révolutionnaires" dans un texte paru en juillet, mais n'a jamais commis aucune action meurtrière.

Plusieurs médias notent que l'arme utilisée dans le double meurtre de vendredi était du même type que celle qui a tué le policier en 2009: un pistolet Zastava, arme de fabrication serbe.

Attaque "contre la démocratie"

Les appels à défendre la stabilité politique de la Grèce et à lutter contre toutes les formes de violence revenaient samedi comme un leitmotiv, à droite comme à gauche, dans les nombreuses réactions politiques au double meurtre. Pour les journaux de centre gauche "Ethnos" et "Ta Nea", ce crime n'est rien moins qu'une attaque contre "la démocratie elle-même".

"Il est certain que les auteurs des faits ne cherchaient pas simplement à exercer des représailles politiques contre Aube dorée mais visaient la stabilité du pays", s'inquiétait le quotidien de droite "Eleftheros Typos".

Depuis le meurtre, mi-septembre, du musicien antifasciste Pavlos Fyssas par un membre du parti, Aube dorée, donné comme troisième force politique du pays dans les sondages, est sous le coup d'une offensive des autorités en raison des nombreuses violences qui lui sont imputées.

La cure de rigueur administrée à la Grèce depuis 2010 après des années de gestion politique erratique a nourri les mouvements politiques radicaux tentant de capitaliser sur ce malaise politique, économique et social.

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