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La justice belge refuse de libérer Marc Dutroux

Marc Dutroux ne sera pas remis en liberté conditionnelle. Le meurtrier-pédophile restera en prison, la justice belge a rejeté la demande de remise en liberté sous bracelet électronique.

18 févr. 2013, 17:49
Demonstrators hold a banner as they protest at the Palace of Justice in Brussels, Monday Feb. 4, 2013. Belgium's child killer Marc Dutroux, the man responsible for several rapes and deaths in the 1990's, appeared before the sentencing court after he requested electronic home arrest. The banner reads in French: " Dutroux has to stay in jail". (AP Photo/Geert Vanden Wijngaert)

Le meurtrier pédophile belge Marc Dutroux, condamné à la perpétuité en 2004, n'a pas obtenu lundi le droit de continuer à purger sa peine à l'extérieur sous la surveillance d'un bracelet électronique. Il n'a pas non plus droit à la "sortie temporaire" qu'il avait également sollicitée.

"Il n'y a pas lieu d'octroyer une mesure de surveillance par un bracelet électronique", a tranché la présidente du Tribunal d'application des peines (TAP) de Bruxelles, Magali Clavie, en l'absence de Marc Dutroux et de son avocat.

Dans son arrêt, la magistrate a détaillé pour la première fois le déroulement de l'audience à huis clos du 4 février au cours de laquelle "l'homme le plus détesté de Belgique" avait formellement demandé à purger le reste de sa peine à domicile sous surveillance électronique.

Pas de plan de réinsertion

Marc Dutroux, 56 ans, s'était alors présenté avec une barbe grise très fournie et de longs cheveux car il refuse, selon la presse, de payer le coiffeur de la prison. Il avait reconnu ne pas avoir de plan de réinsertion "concret et finalisé" à proposer, notamment en raison de l'absence de lieu d'hébergement.

C'est pourquoi il avait "sollicité le droit de sortir de prison pour rechercher un logement public et préparer sa réinsertion", a raconté Mme Clavie. Mais le tribunal a relevé que l'ex-électricien de Charleroi ne "précisait pas où il irait, ni comment il procéderait pour trouver un logement" en cas de sortie temporaire.

Cette absence de point de chute crédible "suffit" à rejeter ses deux demandes, a précisé la juge. Elle n'a dès lors pas examiné les autres obstacles éventuels à une remise en liberté sous surveillance électronique.

Dans le cas de Marc Dutroux, ces contre-indications - absence de projet professionnel, risque d'importuner ses victimes et leurs familles et danger de récidive - sont bien présentes, selon le parquet et l'administration pénitentiaire.

Familles satisfaites

Avec cette décision, Dutroux ne pourra pas introduire de nouvelle demande de bracelet électronique avant le 15 février 2014. Jean Lambrecks, père d'Eefje, une des victimes du pédophile, s'est dit "soulagé par une décision qui correspond à (ses) attentes".

"La crainte qu'il puisse sortir existait. Par ailleurs, l'importante attention portée par la presse et l'opinion publique montre bien que le sujet n'est toujours pas anodin, et cela nous met du baume au coeur", a-t-il ajouté.

La mère de Marc Dutroux s'était aussi fermement opposée à toute remise en liberté de son fils, avec qui elle n'a plus de contacts. "Je n'ai pas la moindre envie de le savoir en liberté ! C'est un récidiviste dans l'âme", a-t-elle dit à l'hebdomadaire "Le Soir Magazine".

"Marc n'est pas prêt pour être libéré parce qu'il veut toujours attribuer aux autres la responsabilité de ses actes. Il n'a aucun sens des réalités", a-t-elle ajouté.

Libération conditionnelle

Le verdict de lundi ne constitue en revanche pas un obstacle à une éventuelle demande de libération conditionnelle. Elle pourrait en théorie avoir lieu le 30 avril, après que le détenu ait purgé un tiers de sa peine (assimilée à 45 ans de prison).

Marc Dutroux a également la possibilité d'introduire une demande de détention limitée. Il pourrait ainsi aménager sa peine en ne retournant en prison que le soir et le week-end, par exemple.

L'avocat de Leendert Lambrecks, le frère cadet d'Eefje, a toutefois estimé que les chances que Marc Dutroux obtienne une libération conditionnelle sont pratiquement nulles, du moins "dans les prochaines années".

Opinion traumatisée

Marc Dutroux a été condamné en juin 2004 à la réclusion à perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.

Plus de quinze ans après les faits, l'opinion belge reste traumatisée par cette affaire. En août, des manifestations ont eu lieu pour protester contre la libération anticipée de son ex-épouse et complice, Michelle Martin, qui vit depuis lors dans un monastère près de Namur (sud).

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