L'expulsion de Mme Mauro a été approuvée à l'unanimité, bien qu'elle ait clamé son innocence. L'ex-trésorier du parti, Francesco Belsito, déjà sous enquête dans le scandale, a été aussi radié.
Selon des écoutes téléphoniques et des témoignages cités par les médias depuis une semaine, Mme Mauro, mais aussi Renzo Bossi, le fils du fondateur de la Ligue Umberto Bossi, et d'autres de ses proches, auraient puisé allègrement dans les caisses pour financer des dépenses privées: rénovation de maisons, fonctionnement d'une école, location de voitures de luxe et même soins dentaires.
Détournement de fonds publics
Un congrès du parti est prévu les 30 juin et 1er juillet, pour tenter d'endiguer la profonde crise de confiance que le scandale a suscitée parmi les militants. Il avait éclaté avec l'ouverture d'une enquête pour des détournements de fonds publics - en l'occurence des remboursements de frais électoraux - visant Francesco Belsito, limogé de son poste dans la foulée.
A cause de cette affaire qui touche ses proches surnommés par la presse «le cercle magique», Umberto Bossi avait démissionné jeudi dernier de la direction opérationnelle du parti (il était secrétaire fédéral) et pris la fonction honorifique de président.
Trois parquets participent aux investigations (Naples, Milan et Reggio de Calabre). Le filon suivi à Naples concerne aussi un possible blanchiment d'argent sale provenant d'un clan de la mafia calabraise, la Ndrangheta.
Selon la presse italienne, les enquêteurs transalpins s'intéressent de près à une ou plusieurs fiduciaires de la région luganaise. Le promoteur financier Paolo Scala, l'un des hommes du scandale, est notamment suspecté d'avoir tenté de créer une société offshore pour transférer les fonds détournés vers d'autres paradis fiscaux.
La Ligue du Nord a été pendant plus de dix ans l'allié clé de Silvio Berlusconi avant de passer dans l'opposition au gouvernement de Mario Monti, après la démission en novembre du Cavaliere.