La communauté arménienne de Suisse est consternée. La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme a sanctionné la Suisse, hier, pour avoir condamné le nationaliste turc Dogu Perinçek qui avait publiquement nié le génocide arménien lors d’un séjour en Suisse. Selon les juges, cette condamnation est incompatible avec le respect de la liberté d’expression. Les conséquences de cet arrêt sont encore difficiles à déterminer. Il pourrait fragiliser la norme pénale contre le racisme sur laquelle s’était appuyée la justice suisse pour condamner Dogu Perinçek.
Pour la présidente de la commission fédérale contre le racisme, Martine Brunschwig Graf, il n’y a pas lieu d’amoindrir et encore moins de supprimer cette norme, mais l’Office fédéral de la justice n’est pas si catégorique. «Il est trop tôt pour mesurer les conséquences de ce jugement sur le plan juridique», écrit-il dans un communiqué. «Il faudra l’analyser de façon approfondie pour...