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La peine de mort prononcée contre l'avocate chinoise Gu Kailai est commuée en prison ferme

Condamnée à la peine de mort suite à l'assassinat d'un homme d'affaires britannique, l'avocate chinoise Gu Kailai effectuera une peine de prison de 25 ans au moins.

20 août 2012, 06:58
L'avocate chinoise Gu Kailai, épouse d'un haut dirigeant communiste déchu, a été condamnée lundi à la peine de mort avec sursis pour l'assassinat d'un homme d'affaires Britannique.

L'avocate chinoise Gu Kailai, épouse d'un haut dirigeant communiste déchu, a été condamnée lundi à la peine de mort avec sursis pour l'assassinat d'un homme d'affaires Britannique. Le crime est à la source d'un scandale qui a fortement ébranlé le Parti unique au pouvoir.

Cette sentence est, en Chine, automatiquement commuée en réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 25 ans si le prisonnier ne commet pas de nouveau crime.

"Nous respectons cette décision" d'un tribunal de Hefei, a commenté un avocat de la victime, Neil Heywood, un homme resté longtemps proche de Gu Kailai avant que leurs relations ne virent à l'aigre.

Grande-Bretagne satisfaite

Peu après l'annonce du verdict, Londres a déclaré "se féliciter" que se soit tenu le procès de Gu Kailai. "Nous saluons le fait que les autorités chinoises aient mené une enquête sur la mort de Neil Heywood et jugé ceux qu'elles ont identifiés comme responsables (du meurtre)", a indiqué l'ambassade de Grande-Bretagne à Pékin.

"Nous avons constamment exprimé clairement aux autorités chinoises notre souhait de voir s'appliquer les normes internationales des droits de l'homme pour les procès concernant cette affaire, ainsi que notre souhait que la peine de mort ne soit pas appliquée", a ajouté la chancellerie britannique.

Gu Kailai, 53 ans, ancienne avocate internationale et épouse du flamboyant Bo Xilai longtemps promis aux plus hautes fonctions en Chine, a été jugée le 9 août dernier, lors d'une seule journée de débats à l'issue desquels le jugement avait été mis en délibéré.

Complice et policiers condamnés

Zhang Xiaojun, un employé de la famille Bo accusé d'avoir assisté Mme Gu dans son entreprise criminelle, a quant à lui écopé de neuf ans de réclusion.

Quatre responsables policiers chinois ont également été condamnés à des peines de 5 à 11 ans de prison pour avoir sabordé l'enquête afin de tenter d'épargner Mme Gu. Ces hauts gradés ont sciemment travesti leurs investigations et réalisé des faux après l'assassinat de Neil Heywood, afin d'accréditer la thèse d'une mort accidentelle, a affirmé le tribunal.

Lors de l'audience, l'épouse de Bo Xilai n'avait pas contesté avoir fait boire un poison létal à Neil Heywood. L'assassinat s'est déroulé un soir de novembre 2011 dans un luxueux hôtel de Chongqing, mégapole alors dirigée par Bo Xilai.

Expliquant avoir souffert d'une dépression et vécu un "cauchemar", l'accusée avait déclaré, selon un compte-rendu d'audience publié par la presse officielle: "Cette affaire a causé des dommages importants au Parti et au pays, au sujet desquels je me dois d'endosser la responsabilité". "J'accepterai et j'affronterai avec sérénité le verdict me concernant", avait-elle ajouté.

Thé au vin et au cyanure

Les débats avaient permis d'illustrer le machiavélisme de Mme Gu et le sang-froid dont elle avait fait preuve dans son assassinat. Notamment la façon dont elle avait soigneusement préparé une solution à base de cyanure, qu'elle avait apportée avec du thé et du vin dans la chambre d'Heywood.

Alors que le Britannique était saoul au point d'avoir vomi et qu'il se trouvait allongé sur son lit, elle s'était mise à son chevet et lui avait elle-même versé le liquide létal dans la bouche, tout en lui parlant.

Ce procès rare s'est inscrit dans l'une des affaires de corruption les plus retentissantes depuis des décennies en Chine. En plus de mêler argent, crime et politique, ce scandale a exposé des divisions au sein du Parti communiste, alors que ce dernier entend afficher une image d'unité à l'approche de son XVIIIe Congrès en octobre qui verra l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants.

Pour les experts, la conclusion de ce procès signifie que la direction communiste a atteint un consensus sur la manière de traiter le cas Bo Xilai et les dirigeants communistes veulent tirer un trait sur cette affaire très embarrassante. Objet d'une enquête pour "violation de la discipline du parti", Bo Xilai serait en résidence surveillée.

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