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La police attaque deux chaînes de télévision proches de l'opposition en Turquie

La police turque a pris de force le contrôle de deux chaînes de télévision proches de l'opposition mercredi à Ankara. Dans leur programme, les chaînes de télévision ont dénoncé un nouvel exemple de la dérive autoritaire du président Erdogan.

28 oct. 2015, 18:12
En direct devant les caméras, des policiers en tenue antiémeute ont pris d'assaut mercredi au petit matin à Istanbul le siège de Bugün TV et Kanaltürk.

A quatre jours des élections législatives, la police turque a pris de force le contrôle de deux chaînes de télévision proches de l'opposition. Ankara a par ailleurs confirmé que le responsable de l'attentat-suicide du 10 octobre était le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

En direct devant les caméras, des policiers en tenue antiémeute ont pris d'assaut mercredi au petit matin à Istanbul le siège de Bugün TV et Kanaltürk. Dans leur programme, les chaînes de télévision ont dénoncé un nouvel exemple de la dérive autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.

Leur propriétaire, la holding Koza-Ipek, a fait l'objet lundi d'une mise sous tutelle judiciaire très controversée. Elle est réputée proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu "l'ennemi public numéro 1" du chef de l'Etat depuis l'hiver 2013. A cette date, un retentissant scandale de corruption qui visait directement l'entourage du président avait éclaté.

Les forces de l'ordre ont d'abord dispersé les salariés du groupe qui défendaient leur siège derrière un mur de pancartes "Bugün ne se taira pas" avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Ils ont ensuite forcé l'entrée du bâtiment avec d'énormes pinces coupantes, selon les images retransmises par Bugün TV sur son site internet.

Des policiers et un des nouveaux administrateurs de la société nommés par la justice ont ensuite investi la régie des deux télévisions. Ils en ont pris le contrôle manu militari, malgré l'opposition d'un de ses rédacteurs en chef. "Quel est votre titre? Ici, c'est ma chaîne", leur a lancé Tarik Toros.

Arrestations et injures

Pendant ce face-à-face dans les étages, des affrontements ont éclaté devant le bâtiment entre les manifestants, dont des députés de l'opposition, et la police. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV.

Plusieurs centaines de protestataires étaient encore rassemblés dans l'après-midi devant le siège des deux télévisions. Un photographe de l'agence de presse AFP y a été insulté et frappé au visage par un policier en civil.

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