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La police décrit l'arrestation de Breivik

Les policiers, qui ont arrêté Anders Behring Breivik le 22 juillet, ont décrit ce vendredi un tueur flegmatique mais déconcertant. Breivik leur a affirmé que la Norvège vivait un coup d'Etat tout en demandant un pansement pour une petite coupure au doigt.

25 mai 2012, 18:45
Breivik a stupéfié l'audience en rendant un hommage appuyé à la police, critiquée pour sa présumée lenteur à l'appréhender.

Au 25e jour du procès où il est jugé pour la mort de 77 personnes, Breivik a de son côté stupéfié l'audience en rendant un hommage appuyé à la police, critiquée pour sa présumée lenteur à l'appréhender, soulignant qu'elle avait fait le maximum dans des  circonstances difficiles.

Chef des opérations de la police locale, Haavard Gaasbakk a  expliqué à la Cour qu'il avait échangé quelques mots avec  l'extrémiste de droite en lui passant les menottes.

«Ce n'est pas vous que je vise. Je vous considère comme des  frères. C'est un coup d'Etat : je dois sauver la Norvège de  l'islamisation», déclare Breivik, allongé au sol, au policier,  agenouillé sur son dos.

L'extrémiste, aujourd'hui âgé de 33  ans, déguisé en policier, vient alors d'ouvrir le feu sur un camp d'été de la jeunesse  travailliste sur l'île d'Utoeya, faisant 69 morts, juste après avoir  fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo,  provoquant la mort de huit autres personnes.

Un homme calme

Haavard Gaasbakk dépeint un homme calme, en apparence en pleine  possession de ses moyens --alors que sa santé mentale est au coeur  du procès--, s'exprimant comme un militaire «de façon nette et  concise» et qui veut ouvrir «des négociations» le plus rapidement  possible.

Immédiatement après son arrestation, Breivik se plaint aussi  d'une petite coupure à l'index et demande un pansement. Haavard  Gaasbakk lui répond alors : «ce n'est pas la priorité, regarde  autour de toi». Utoeya est encore jonchée de dizaines de corps.

Le premier interrogatoire a lieu sur l'île que des policiers  passent au peigne fin à la traque d'éventuels complices, survivants  et victimes.

Breivik se montre coopératif mais menaçant, assurant qu'Utoeya  n'est qu'»un feu d'artifice» et que «si on veut sauver de nombreuses  vies, il faut qu'on l'écoute», a témoigné vendredi Oerjan Tombre, le  policier qui a conduit l'audition.

Mais ce dernier le dépeint aussi comme apeuré au début, croyant  qu'il va être exécuté sur le champ, qu'il va mourir de  déshydratation, qu'on va tuer sa mère et qui se plaint encore de sa  légère coupure au doigt sur laquelle on finit par mettre un  pansement.

Facétieux également. Il refuse d'abord qu'on le prenne en photo  puis, débarrassé de ses vêtements crasseux, pose en sous-vêtements  «un peu à la façon d'un body-builder», a relaté Oerjan Tombre.

Mention de cellules

Autorisé à prendre la parole en fin de séance, Breivik a estimé  que ces anecdotes n'étaient pour certaines que des «bagatelles» qui  ne sont «pas représentatives d'une discussion de huit heures».

Soulignant qu'il n'avait jamais été pris en flagrant délit de  mensonge par les enquêteurs, il a réaffirmé faire partie d'un réseau  aux cellules bien réelles et répété que de nouvelles attaques  suivraient.

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