Des avocats du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, ainsi que des membres du principal parti pro-kurde (BDP, parti pour une société démocratique), figurent parmi les suspects arrêtés, accusés de faire partie du KKC (Union des communautés kurdes), a souligné une source de sécurité locale à Diyarbakir (sud-est).
Cette organisation clandestine est soupçonnée d'être la branche urbaine du mouvement armé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central, pour l'indépendance, puis l'autonomie des régions kurdes de Turquie.
Les autorités accusent le KCK, qui chapeaute le mouvement politique kurde, de vouloir remplacer les institutions officielles dans l'est et le sud-est anatoliens, peuplés majoritairement de Kurdes, et de favoriser une insurrection dans ces régions.
Deux intellectuels de renom
Depuis 2009, 700 personnes, selon le gouvernement, et 3500, dont des députés et des maires, selon les milieux kurdes, ont été incarcérées pour collusion avec le KCK.
Deux intellectuels de renom ont également été incarcérés dans le cadre de cette vaste enquête au début du mois. Il leur est reproché notamment d'avoir participé à un forum politique pro-kurde.
L'arrestation de Ragip Zarakolu, écrivain et éditeur, et de la constitutionnaliste Büsra Ersanli, ont provoqué des protestations, en Turquie et à l'étranger.