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La rébellion congolaise aux portes de Goma, l'armée et les autorités en fuient

La rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) était dimanche aux portes de Goma (République démocratique du Congo). Les combats ont provoqué la fuite de l'armée, des autorités et de civils.

18 nov. 2012, 14:32
Fuyant les combats, des centaines de déplacés sont arrivées dimanche aux portes de Goma.

"Beaucoup de militaires et d'autorités (de la province) sont partis (de Goma)", a déclaré une source onusienne. Selon une source militaire occidentale, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, est parti. Cet élément a ensuite été confirmé de source administrative.

"En ce moment, nous sommes à Kibati, à 5 kilomètres de Goma", a déclaré de son côté le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire des rebelles.
 
Affirmant n'avoir pas l'ambition de prendre la ville, il a ajouté: "si toutefois l'armée de Kabila (le président) nous attaque, nous allons poursuivre l'ennemi jusqu'à ce qu'il soit rejeté très loin de Goma".
 
Centaines de déplacés
 
L'armée congolaise a affirmé que les combats avaient atteint dimanche le camp de déplacés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, ce que la rébellion a démenti.
 
"Les affrontements se déroulent maintenant au camp de Kanyarucinya, l'ennemi a débordé par la droite et tous les déplacés ont déjà quitté le camp et seraient maintenant dans la ville de Goma", a indiqué un colonel de l'armée chargé du renseignement.
 
Le camp de Kanyarucinya regroupe entre 60 000 et 80 000 personnes, pour beaucoup des femmes et des enfants selon l'ONU.
 
Fuyant les combats, des colonnes de centaines de déplacés - et des militaires ayant quitté le front - sont arrivées aux portes de Goma avec leurs effets personnels et leurs chèvres, en espérant rejoindre d'autres camps de déplacés, a constaté un journaliste l'AFP sur place.
 
Demande par le M23
 
L'armée régulière congolaise, qui semblait débordée dimanche, espérait toutefois stopper l'avancée du M23, qui venait du nord de la province du Kivu, grâce à des renforts militaires arrivés du sud.
 
Samedi, des hélicoptères de combats de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) étaient intervenus en soutien à l'armée congolaise, ce qui n'a pas empêché les rebelles de prendre la petite ville de Kibumba, à 25 kilomètres au nord de Goma. Le M23 a "mis en garde" dimanche la MONUSCO en lui intimant de cesser de soutenir l'armée.
 
Mesure par l'ONU
 
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni samedi soir à New York, avait lui demandé l'arrêt de l'avance de la rébellion vers Goma et que "tout soutien extérieur et toute fourniture d'équipement au M23 cessent immédiatement".
 
Il a évoqué son "intention d'appliquer des sanctions ciblées supplémentaires contre la direction du M23" et ses soutiens. La déclaration du Conseil de sécurité ne cite pas explicitement le Rwanda comme fournisseur du M23.
 
Accusation
 
Le gouvernement de la RDC et l'ONU accusent le Rwanda, pays frontalier de l'est de la RDC, de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément. Un autre pays voisin, l'Ouganda, est aussi accusé par l'ONU de soutenir les rebelles mais Kampala nie toute implication.
 
Selon le porte-parole du gouvernement de RDC, Lambert Mende, samedi soir, "4000 hommes en colonnes motorisées et à pied" sont arrivés "en provenance du territoire rwandais" mais le Rwanda a de nouveau démenti le soutien de troupes rwandaises au M23.
 
Le M23 a été créé début mai dans le Nord-Kivu (est) par des militaires congolais, qui avaient pour la plupart combattu au sein de la rébellion pro-rwandaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ayant intégré l'armée en 2009 après un accord avec le gouvernement, ils se sont mutinés en avril 2012 arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.
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