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La reprise des violences enterre définitivement la trêve

La Syrie était happée dimanche dans une nouvelle spirale de violences avec des raids de l'armée de l'air et des attaques rebelles. Ce regain d'hostilités enterre définitivement la trêve espérée par le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe.

28 oct. 2012, 21:46
Des paysages macabres pour la Syrie.

 

Depuis vendredi, jour où la trêve devait entrer en vigueur, plus de 300 personnes sont mortes dans les violences en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), éloignant encore toute chance de parvenir à un arrêt des hostilités après plus de 19 mois d'une révolte devenue un conflit armé.

Après avoir fait au moins 146 morts vendredi et 114 samedi, les  violences ont tué dimanche au moins 52 personnes à travers le pays, selon un bilan de l'OSDH, organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires de Syrie.

Des «idées d'action»

M. Brahimi, qui avait oeuvré pour un cessez-le-feu pendant les quatre jours de la fête musulmane de l'Aïd Al-Adha de vendredi à lundi, doit revenir en novembre devant le Conseil de sécurité de l'ONU avec «quelques idées d'action» pour amener le président Bachar al-Assad et l'opposition à la table des négociations, ont affirmé des diplomates onusiens.

Mais ni le régime ni les rebelles ne semblent prêts à faire taire leurs armes, s'accusant mutuellement d'avoir violé la trêve en premier dans le pays.

L'armée, qui tente de reprendre des bastions rebelles avec l'appui de l'aviation dans les provinces de Damas et d'Idleb (nord- ouest), a assuré qu'elle ne faisait que «riposter» aux attaques rebelles, tandis que l'opposition armée a qualifié l'initiative de M. Brahimi de «mort-née» en raison des bombardements incessants menés par le régime.

En avril, un autre projet de trêve, initiée par le prédécesseur de M. Brahimi, Kofi Annan, avait déjà volé en éclats au bout de quelques heures.

Groupes islamistes

L'aviation a lancé un raid meurtrier à Idleb et trois autres dans des localités situées au nord-est de Damas, où sont retranchés de nombreux rebelles, selon l'OSDH. De leur côté, les insurgés ont pris le contrôle de trois postes de l'armée à Douma, près de Damas, selon la même source.

La capitale a été le théâtre de deux attentats à la voiture piégée, selon l'ONG, qui n'a pas fait état de victimes dans l'immédiat.

A Alep, des combats ont eu lieu entre l'armée et des factions islamistes de la rébellion, notamment l'influent Front al-Nosra, qui a revendiqué de multiples attentats suicide depuis le début de la révolte. Ces groupes, qui ne relèvent pas directement de l'Armée syrienne libre (ASL), sont souvent les mieux organisés et les mieux armés.

Le Front al-Nosra, qui avait à l'avance refusé la trêve, a cependant rejeté dans un communiqué toute responsabilité dans l'attentat qui a fait au moins huit morts vendredi à Damas et accusé le régime de cette attaque «méprisable et obscène».

Vendredi, des combats inédits avaient eu lieu à Alep entre des rebelles et des miliciens kurdes, faisant 30 morts et 280 prisonniers, en majorité des Kurdes, selon l'OSDH. Dimanche, les rebelles ont libéré plus de la moitié de ces prisonniers, selon la même source. La minorité kurde se veut neutre et garde ses distances aussi bien avec le régime qu'avec la rébellion.

Militants anti-Assad à La Mecque

A La Mecque, où les millions de pèlerins effectuaient dimanche les derniers rites du hajj, des milliers de Syriens brandissaient le drapeau de la révolution et scandaient des slogans hostiles au régime, selon une journaliste de l'AFP.
 
La Syrie n'a pas envoyé de ressortissants cette année à La Mecque faute d'accord avec Ryad, mais l'Arabie saoudite a accordé 10'000 visas de hajj aux réfugiés syriens au Liban, en Turquie et en Jordanie.
 
Si Ryad soutient l'opposition syrienne, Téhéran est l'un des principaux alliés du régime de Damas. Dimanche, les autorités irakiennes ont annoncé avoir pour la deuxième fois en un mois fait atterrir un avion cargo iranien survolant son territoire à destination de la Syrie pour vérifier qu'il ne transportait pas d'armes, avant de le laisser repartir. 
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