«La quantité de sédatifs administrés à Malala ont été réduit aujourd'hui (samedi) pour permettre aux neuro-chirurgiens de l'examiner et en réponse à cet examen, elle a pu bouger ses mains et ses pieds», a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Asim Saleem Bajwa.
Malala Yusufzai, âgée de 14 ans et qui milite pour le droit à l'éducation, a été blessée par balles à l'épaule et à la tête par les talibans lors d'une attaque en plein jour qui a été universellement dénoncée. Les autorités pakistanaises ont promis une récompense de 100'000 dollars pour des informations permettant d'arrêter les responsables de l'attentat.
Deux autres jeunes étudiantes, blessées en même temps que Malala, «sont également soignées dans des endroits où elles peuvent avoir le meilleur traitement», a indiqué le militaire sans autre précision. Selon lui, tous les moyens ont été mis en oeuvre pour l'enquête sur cet attentat, ajoutant qu'il y avait eu des arrestations sans dire combien de personnes avaient été placées en détention et combien avaient été libérées.
Crainte d'exploitation de l'attaque
Interrogé sur une éventuelle offensive contre les Talibans dans leur fief du Nord Waziristan près de la frontière afghane, le porte-parole de l'armée a répondu : «ce genre de décisions ne se prennent pas en une nuit». Le conseil de défense du Pakistan, une alliance islamiste qui avait organisé d'importantes manifestations au début de l'année dans tout le pays contre l'OTAN, a mis en garde, samedi, devant une exploitation de cette attaque pour s'en prendre aux manifestants.
«Nous condamnons fermement cet attentat, mais il ne faudrait pas s'en servir comme prétexte pour une offensive militaire dans le Nord Waziristan», a souligné le président de cette alliance, Maulana Samiul Haq, lors d'une conférence de presse à Muzafarrabad, la capitale du Cachemire pakistanais.
«La façon dont le président américain Obama a réagi à l'incident indique clairement ses intentions. Mais nous ne permettrons pas que cela arrive», a-t-il averti. Le président Obama avait qualifié l'attentat de «barbare et lâche» et offert l'assistance de l'armée américaine s'il fallait évacuer la jeune blessée.