Les cinq accusés du 11 Septembre n'ont pas été autorisés par les autorités de porter une tenue de camouflage, la combinaison orange de Guantanamo ou une coiffe afghane pour leur mise en accusation.
La tenue vestimentaire des cinq hommes accusés d'avoir organisé les attentats les plus meurtriers de l'histoire américaine est devenue une source de tension avant l'audience très médiatisée du 5 mai dernier à Guantanamo. L'amiral David Woods, commandant de la prison, s'était alors catégoriquement opposé aux choix des détenus.
Une série de documents judiciaires et de photos, dévoilée cette semaine sur le site internet des tribunaux militaires, montre les échanges entre l'accusation, la prison et les avocats des détenus expliquant leur choix et s'offusquant du refus des autorités.
Outil de propagande
Le commandant de Guantanamo «a violé le règlement des tribunaux militaires et a pris une décision arbitraire et capricieuse en refusant aux accusés le droit de revêtir la tenue de leur choix», a écrit la défense. Dans son recours, elle réclame une audience sur le sujet.
«Les vêtements d'un détenu ne doivent pas transformer ce tribunal en un outil de propagande et entacher l'atmosphère propice à une délibération calme et indépendante», a rétorqué l'accusation, dans un document distinct.
La décision de l'amiral Woods «était conforme aux devoirs et responsabilités inhérents à la gestion d'un centre de détention», a ajouté le gouvernement.
Combinaison orange symbole
A la veille de l'audience, le 4 mai, l'amiral Woods a inspecté les vêtements que les détenus souhaitaient porter le jour de leur mise en accusation. Parmi ceux-ci, une tenue de camouflage aux couleurs du désert, la célèbre combinaison orange symbole des détenus de Guantanamo, mais qui est en fait réservée aux prisonniers désobéissants, une coiffe et une tunique afghanes.
Il en a retoqué une bonne partie aux motifs qu'ils pourraient «saper le bon ordre et la discipline» de rigueur dans toute salle de tribunal, «compliquer la capacité des gardes à reprendre contrôle sur un détenu si nécessaire» ou permettre à un accusé «de soustraire des objets non autorisés de la salle d'audience».