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La vice-présidente prête serment à la tête du Malawi

Joyce Banda a prêté serment samedi. Elle devient la première femme à accéder aux plus hautes fonctions en Afrique australe.

07 avr. 2012, 19:03
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Les craintes d'une succession chaotique après la mort du président Bingu wa Mutharika se sont dissipées au Malawi. La vice-présidente Joyce Banda a prêté serment samedi, quelques heures après l'annonce officielle du décès. Elle a immédiatement appelé à l'unité et à la réconciliation.

"Je veux que nous nous tournions tous vers l'avenir avec espoir et un esprit d'unité. J'espère sincèrement qu'il n'y a pas de place pour la revanche. J'espère sincèrement que nous allons rester unis", a déclaré Mme Banda, une figure de l'opposition que les partisans du défunt président ont voulu empêcher d'accéder au pouvoir.

Joyce Banda, une militante des droits de l'homme âgée de 61 ans, était l'adjointe du président défunt à qui elle succède conformément aux dispositions constitutionnelles. Elle devient la première femme à accéder aux plus hautes fonctions en Afrique australe.

"Je tiens à remercier sincèrement les Malawites et toutes les personnes vivant au Malawi pour le respect de la loi manifesté par la transition pacifique de la présidence", a-t-elle souligné, sous un tonnerre d'applaudissements. "Pour l'instant, je demande à la Nation de se concentrer sur le deuil de notre père", Bingu wa Mutharika, a-t-elle souligné.

Mme Banda a noté qu'elle avait auparavant eu "une bonne réunion" avec les membres d'un gouvernement auquel elle avait participé jusqu'en décembre 2010. "Pour moi, c'était important, parce que c'est le point de départ pour guérir les blessures de cette Nation", a relevé la nouvelle présidente.

Long silence

Victime d'un infarctus, Bingu wa Mutharika, 78 ans, s'était effondré jeudi au palais présidentiel et avait été transporté inconscient à l'hôpital central de la capitale Lilongwe. Des sources médicale et gouvernementales avaient annoncé sa mort sous couvert d'anonymat dès vendredi matin, mais les autorités n'ont officialisé la nouvelle que samedi.

Des sources proches du pouvoir avaient indiqué à l'AFP que les dirigeants du parti gouvernemental avaient cherché à écarter la vice-présidente, ce qui expliquerait le long silence des autorités.

Les autorités malawites se sont finalement résignées à transmettre le pouvoir à Mme Banda, conformément à la Constitution, alors que des chancelleries étrangères commençaient à faire pression sur le pays pauvre d'Afrique australe.

Crainte de dynastie

Certains avaient ouvertement exprimé la crainte d'une succession non conforme à la Constitution en raison de la volonté prêtée à Bingu wa Mutharika de favoriser l'accession au pouvoir de son frère Peter, ministre des Affaires étrangères.

C'est cette tentative de créer une dynastie qui avait poussé Mme Banda à devenir fin 2010 une opposante farouche au président, avec qui elle avait fait équipe pendant six ans. Ses critiques lui ont valu d'être exclue du parti gouvernemental. Elle a alors fondé son propre Parti populaire, avec la ferme intention de se présenter aux élections de 2014.

Bingu wa Mutharika vaita tenté - en vain - d'obtenir de la Cour suprême sa destitution de son poste de vice-présidente, puisqu'elle faisait maintenant partie de l'opposition.

Dix jours de deuil

Entourée de membres du gouvernement, de l'"attorney general" et des chefs de l'armée et de la police, elle a décrété un deuil national de dix jours. Les drapeaux ont été mis en berne et la radio-télévision publique diffuse désormais de la musique funèbre.

Samedi, les rues de Lilongwe et de Blantyre, la capitale économique, étaient calmes, la police étant déployée aux points névralgiques.

La Constitution stipule que le ou la vice-présidente assume l'intérim en cas de disparition du chef de l'Etat. On s'attend à ce que Joyce Banda reste au pouvoir jusqu'aux prochaines élections prévues en 2014.


 

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