Originaire de Perth en Ecosse, David Haines, 44 ans, travaillait pour l'ONG française Acted. Il avait été enlevé en mars 2013 en Syrie et était père de deux enfants.
L'organisation Acted s'est dite "scandalisée et horrifiée" par son assassinat. L'exécution, dont la mise en scène est similaire à celle des décapitations des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff - 19 août et 2 septembre - survient alors que les Etats-Unis s'efforcent de mettre sur pied une coalition pour combattre l'Etat islamique.
A Londres, le premier ministre David Cameron, condamnant un meurtre "abject et épouvantable, un acte de pure cruauté", a présidé une réunion de crise de son gouvernement pour déterminer la réponse à opposer aux djihadistes.
"Organisation de la lâcheté et de l'abjection"
Il a souligné sa détermination à combattre l'EI sur de nombreux fronts, mais n'a pas directement évoqué une participation britannique à des raids aériens, comme le voudrait Washington.
"Pas à pas, nous devons repousser, démanteler et à la fin détruire l'EI et ce qu'il représente. Nous le ferons de façon calme et réfléchie, mais avec une volonté de fer", a assuré M. Cameron. Le gouvernement se limite actuellement à livrer de l'aide humanitaire et des armes à l'Irak.
La France, qui organise lundi à Paris une conférence pour la paix et la sécurité en Irak, a dénoncé un assassinat odieux "qui montre une nouvelle fois combien la communauté internationale doit se mobiliser contre Daesh (acronyme arabe de l'EI), organisation de la lâcheté et de l'abjection".
Quatrième otage menacé
La vidéo de cette troisième décapitation est présentée comme un "message aux alliés de l'Amérique" et comporte une nouvelle menace: l'otage Alan Henning apparaît à la fin de l'enregistrement.
Le bourreau de David Haines, sans doute le même homme à l'accent anglais qui a tué les otages américains, annonce qu'il sera exécuté si le gouvernement britannique continue de soutenir la lutte contre l'Etat islamique.
L'enregistrement débute par des images de David Cameron évoquant la collaboration de Londres avec le gouvernement irakien et les forces kurdes (peshmerga). "Cet individu britannique doit payer le prix de votre promesse, Cameron, d'armer les peshmerga contre l'Etat islamique", déclare un homme cagoulé vêtu de noir, debout à côté de David Haines, à genoux et en tunique orange.
L'otage est ensuite contraint de lire une déclaration dans laquelle il accuse David Cameron d'avoir rejoint une coalition avec les Etats-Unis contre l'EI. "Malheureusement, nous, le peuple britannique, finirons par payer le prix des décisions égoïstes de notre Parlement", dit-il, avant d'être décapité devant la caméra.
David Haines travaillait depuis 1999 pour l'ONG Acted. Il s'était engagé dans des zones de conflit dans les Balkans, en Afrique et au Moyen-Orient.
Esquisse d'une coalition
Dans ses efforts pour constituer une coalition, John Kerry s'est dit "extrêmement encouragé" par les promesses d'assistance militaire reçues. Interrogé sur la chaîne CBS samedi au Caire, le secrétaire d'Etat américain a précisé que certains pays avaient proposé d'envoyer des troupes au sol.
"Mais, de toute façon, ce n'est pas ce que nous cherchons à faire en ce moment", a-t-il rappelé. Selon des responsables américains, plusieurs pays arabes auraient proposé de participer à des raids aériens contre l'Etat islamique, en Irak et "ailleurs".
Nouvelles exécutions sommaires
En Irak, huit sunnites accusés de comploter contre l'Etat islamique ont été abattus en public par le groupe djihadiste à Al Djoumassah, à 120 km au nord de Tikrit, a rapporté un témoin dimanche.
En Syrie voisine, 19 civils ont été tués par des bombardements dans le nord-est, où les combattants kurdes gagnaient du terrain sur l'EI qu'ils affrontent dans des combats féroces, a rapporté une ONG. Cinq enfants figurent parmi les civils tués à Hajiya et Tal Khalil, dans la province de Hassaka.