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Laurent Gbagbo devant les juges de la Cour pénale internationale

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo s'est présenté ce mardi devant la Cour pénale internationale. Il est soupçonné de crimes contre l'humanité.

19 févr. 2013, 19:18
Laurent Gbagbo est soupçonné de crimes contre l'humanité.

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné d'avoir fomenté un "plan" de meurtres et de viols pour s'accrocher au pouvoir, a comparu mardi devant la Cour pénale internationale (CPI). Il est soupçonné de crimes contre l'humanité.

"Je voudrais souligner que cette audience n'est pas un procès, cette chambre ne doit pas appeler à se prononcer sur la culpabilité ou l'innocence de M. Gbagbo", a déclaré la juge présidant la chambre préliminaire en ouvrant cette audience de confirmation des charges.

Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d'être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.

La défense a contesté la recevabilité de l'affaire devant la Cour. Elle a assuré que l'affaire contre M. Gbagbo devrait être jugée en Côte d'Ivoire, avec celle de son épouse Simone. Mme Gbagbo se trouve également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, à l'instar de Charles Blé Goudé, un proche de l'ex-président inculpé de "crimes de guerre" dans son pays.

A l'ouverture de l'audience à 14h30 (15h30 en Suisse), Laurent Gbagbo a salué les journalistes et ses partisans présents dans la galerie du public. Vêtu d'un costume bleu foncé, d'une chemise et d'une cravate bleu clair, l'ancien président affichait une bonne mine.

Audience terminée le 28 février

Cette audience avait été reportée à deux reprises, notamment afin d'évaluer la santé de l'ancien président et sa capacité à assister aux audiences. L'horaire a été adapté: les audiences se dérouleront uniquement l'après-midi, entrecoupées par des pauses toutes les heures.

Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître la victoire électorale, le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, victoire certifiée par l'ONU. Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir a plongé la Côte d'Ivoire dans une violente crise longue de quatre mois, qui a coûté la vie à près de 3000 personnes.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse. Il a tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence d'Abidjan, sous le feu des forces armées françaises.

Cette audience de confirmation des charges devrait se conclure le 28 février. Elle doit permettre aux juges d'examiner si les éléments de preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre, ultérieurement, la tenue d'un procès.

Manifestation des partisans

Selon l'accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".

Dans les jours qui viennent, après la présentation des arguments et des éléments de preuves rassemblés par le procureur, la défense de M. Gbagbo - dont son avocat Emmanuel Altit - pourra elle aussi présenter ses éléments de preuves et ses arguments.

En Côte d'Ivoire, l'audience était attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l'ancien président, d'autant qu'elle repose la cruciale question des rapports entre justice et réconciliation.

Entre 300 et 400 personnes ont manifesté peu avant l'ouverture de l'audience devant le bâtiment de la Cour à La Haye pour soutenir Laurent Gbagbo. Arborant des chapeaux orange, des perruques et des drapeaux aux couleurs ivoiriennes, ils ont chanté "Libérez le président Gbagbo", en présence de nombreux agents de police néerlandais.

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