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Le bilan des explosions de Bagdad s'aggrave: 60 morts

La crise politique qui oppose sunnites et chiite s'aggrave en Irak. La série d'attentats a fait 57 morts ce matin.

22 déc. 2011, 12:23
Plusieurs explosions ont fait au moins dix morts ce matin à Bagdad.

Une série d'attentats à la bombe a frappé Bagdad jeudi, faisant près de 60 morts. Cette flambée de violence survient au moment où une crise politique paralyse les institutions et menace le fragile équilibre entre sunnites et chiites, majoritaires dans le pays.

Dans une attaque apparemment coordonnée, une dizaine de bombes ont explosé en pleine heure de pointe dans différents quartiers à travers la ville. Les déflagrations ont fait au moins 57 morts et 176 blessés, selon un bilan du ministère de la Santé.

«Ils n'ont pas visé des institutions ou des postes de sécurité», mais plutôt «des écoles, des travailleurs, l'agence anti- corruption», a affirmé le général Qassim Atta, porte-parole de la sécurité de Bagdad. Le responsable a précisé qu'il était encore «trop tôt» pour savoir qui était derrière cette attaque.

Ces violences sont les premières depuis le début de la crise politique qui menace la trêve entre les différentes forces du pays et font craindre un retour des violences confessionnelles, quelques jours après le départ des troupes américaines.

«Pire que Saddam Hussein»

Les événements se sont précipités ces cinq derniers jours. Un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi et le chef du gouvernement chiite Nouri al-Maliki a réclamé le limogeage du vice-premier ministre sunnite. Enfin, le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a décidé de boycotter l'Assemblée et le gouvernement.

Deuxième groupe parlementaire avec 82 députés, derrière la coalition chiite de l'Alliance nationale (159 députés), Iraqiya a annoncé lundi un boycottage du gouvernement. Deux jours auparavant, le mouvement avait suspendu sa participation aux travaux du Parlement, en dénonçant la «dictature» de M. Maliki.

L'un de ses membres, le vice-premier ministre Saleh Moutlak a traité à la télévision M. Maliki de «dictateur pire que Saddam Hussein».

Procès équitable

Un an après le vote de confiance du Parlement au gouvernement d'unité nationale, M. Maliki a menacé de remplacer les neuf ministres appartenant à Iraqiya s'ils continuaient de boycotter le gouvernement.

Ces ministres seront «considérés comme démissionnaires (...). S'ils ne reviennent pas, nous nommerons des remplaçants», a menacé le premier ministre lors d'une conférence de presse organisée mercredi à l'occasion de la première année au pouvoir du gouvernement d'union nationale.

M. Maliki a aussi appelé les autorités du Kurdistan irakien à «prendre leurs responsabilités» et à remettre à la justice M. Hachémi. Le vice-président se trouve actuellement à Erbil, la capitale de cette région autonome.

M. Hachémi est soupçonné d'avoir financé et soutenu des attentats menés par ses gardes du corps. Il a rejeté ces accusations, estimant qu'elles avaient été montées de toutes pièces, et s'est dit prêt à être jugé, à condition que le procès se déroule au Kurdistan. «Nous avons donné au dictateur Saddam Hussein un procès équitable, et nous allons nous assurer que M. Hachémi ait lui aussi un procès équitable», a répliqué M. Maliki.

«Un Irak souverain et stable»

Cette crise intervient quelques jours seulement après que les derniers soldats américains ont quitté le pays. Selon les termes du président américain Barack Obama, ils laissent derrière eux un Irak «souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple».

Les dernières attaques coordonnées en Irak remontent au mois dernier. En octobre, des attentats dans une rue commerçante de Bagdad avaient fait 30 morts. Les violences en Irak ont diminué ces dernières années, après avoir atteint un pic en 2006 et 2007. Mais elles n'ont jamais cessé: en novembre, elles ont fait 187 morts, selon des chiffres officiels.

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