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Le calvaire des réfugiés bosniens est toujours vivace 15 ans après

Ils sont encore des dizaines de milliers de bosniens déplacés après la guerre, a vivre dans la misère.

25 avr. 2012, 06:45
bosniens

Peint en rose, le foyer bosnien de Splaviste dissimule mal la misère dans laquelle vivent les familles déplacées. Dans les Balkans, ils sont encore des dizaines de milliers à se trouver dans un extrême dénuement depuis la fin des conflits des années 1990.

Pour 74'000 d'entre eux, considérés comme les plus vulnérables, la communauté internationale a rassemblé mardi plus de 300 millions d'euros destinés à la construction de logements en Bosnie, Croatie, Serbie et Monténégro, lors d'une conférence des donateurs à Sarajevo.

Hatidza Saiti, une musulmane, attendait cette conférence avec l'espoir de s'installer enfin dans une maison "normale" et de pouvoir quitter l'immeuble de deux étages rongé par l'humidité du foyer de Splaviste, près de Gorazde, en Bosnie orientale.

Lorsque Hatidza pousse la porte, une lourde odeur de moisi émane de son deux pièces. Dans le couloir, une couverture en laine posée à même le sol en guise de tapis est littéralement imbibée d'eau, comme si l'immeuble reposait sur un marécage.

180 euros par mois

Dans une pièce qui sert de salon, un vieux canapé au tissu déchiré. Les parois sont effritées et noircies.

Dans un coin, son fils, Mirsad, est attablé. Le lycéen au teint maladif est en train de réviser un examen.

"Vous voyez tout. Je ne sais pas ce que je pourrais dire à part que j'aimerais beaucoup vivre dans une maison normale, aux murs secs et propres. Rien de plus, vraiment rien", dit ce garçon, né deux mois après la fin de la guerre de Bosnie (1992-95) et trois mois après la mort de son père, un militaire musulman tué au combat.

Hatidza et Mirsad subsistent grâce à une pension mensuelle représentant l'équivalent de quelque 180 euros dans un pays où le salaire moyen est de 400 euros.

Comme eux, leur voisine Fatima Hodzic rêve de pouvoir quitter ce centre collectif. "J'ai besoin d'une seule pièce, mais propre et sans humidité. Je n'en peux plus", dit Fatima, qui y habite avec ses enfants âgés de 18 et de 19 ans.

Plus d'espoir

Si certaines familles déplacées conservent encore une lueur d'espoir, à 75 ans, Vezira Marasevic, qui a passé les quatorze dernières années ballottée d'un foyer à l'autre, n'a plus de rêves. "J'attends juste qu'on me porte d'ici au cimetière", lâche-t-elle.

Selon les autorités bosniennes, quelque 117'000 personnes sont toujours déplacées dans le pays et attendent une solution durable à leur problème. Près de 8500 personnes vivent dans des foyers dits "centres collectifs", selon l'OSCE, et sont la catégorie la plus vulnérable.

Dans la seule région de Gorazde, quelque 130 familles habitent dans cinq centres collectifs, soit 300 personnes au total, précise un responsable local chargé des questions des réfugiés. Pour construire des appartements pour ces familles de Gorazde, les autorités ont besoin de 2,8 millions d'euros.

Les guerres dans l'ex-Yougoslavie ont fait plus de trois millions de réfugiés et de personnes déplacées et plus de 130'000 morts. Il y a toujours plus de 200'000 réfugiés dans la région.


 
 

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