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Le Canada élargit ses sanctions contre des dirigeants ukrainiens

Face aux nouvelles violences meurtrières à Kiev, le Canada hausse le ton: il a décidé jeudi d'imposer des sanctions ciblées à d'autres responsables ukrainiens impliqués dans la répression.

21 févr. 2014, 07:07
A paramedic looks at the identification document of a killed anti-government protester, in central Kiev, Ukraine, Thursday, Feb. 20, 2014. A brief truce in Ukraine's embattled capital failed Thursday, spiraling into fierce clashes between police and anti-government protesters. (AP Photo/Darko Bandic)

Le gouvernement canadien a élargi jeudi à d'autres responsables ukrainiens impliqués dans la répression sanglante des manifestations à Kiev son interdiction d'entrée sur son territoire, en vigueur depuis fin janvier. Il a également annoncé des gels de leurs avoirs.

Après consultation avec ses alliés, "le Canada impose des sanctions ciblées contre les membres du régime Ianoukovitch et les autres personnes directement responsables de la récente répression violente contre les citoyens ukrainiens qui exercent leur droit démocratique de manifester pacifiquement", a indiqué le bureau du Premier ministre Stephen Harper dans un communiqué.

L'identité des personnes concernées par l'élargissement des mesures d'interdiction du Canada, de même que leur nombre, n'ont pas été précisés. Le Canada avait été en 1991 le premier pays occidental à reconnaître l'indépendance de l'Ukraine et, selon les statistiques officielles, environ 1,2 million de Canadiens sont originaires de ce pays d'Europe de l'Est.

L'Union européenne a aussi décidé jeudi à l'unanimité d'imposer des sanctions semblables contre ceux en Ukraine qui "ont du sang sur les mains", tout en laissant la porte ouverte au dialogue.

Washington a également haussé le ton, menaçant de prendre des sanctions contre "les gouvernants responsables des violences". Le vice-président américain Joe Biden s'est entretenu par téléphone avec le président ukrainien et a "clairement" fait passer ce message, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.

Snipers mobilisés

Joe Biden a en outre appelé M. Ianoukovitch à "retirer immédiatement les forces de sécurité régulières - police, snipers, armée et unités paramilitaires - et toutes les autres forces" qui n'entrent pas dans cette catégorie.

Des images tournées par un média ukrainien ont montré des hommes, apparemment membres des forces de sécurité, dont l'un d'eux ouvre le feu avec un fusil d'assaut Kalachnikov sur une cible non identifiée. "Les manifestants ont été tués de manière très professionnelle par des snipers qui ont visé au coeur, au cerveau ou à la carotide", a confié un médecin, Olga Bogomolets, sur la chaîne privée Kanal 5.

Signe que Viktor Ianoukovitch a perdu des soutiens au parlement, l'assemblée a voté dans la soirée une résolution exhortant les autorités à cesser les tirs, à retirer les forces de police du centre de Kiev et à mettre fin aux actions contre les manifestants.

"Guerre civile"

Les ministres français, allemand et polonais des Affaires étrangères ont entamé une nuit de négociations très difficiles jeudi soir en Ukraine après une journée meurtrière à Kiev.

"Nous avons cherché tous les moyens, à la fois regardé comment un nouveau gouvernement pouvait être mis en place, réfléchi à de nouvelles élections, regardé comment cesser la violence", a dit le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. "Mais à l'instant où je vous parle, il n'y a pas encore de solution." M. Fabius a par la suite quitté Kiev pour Pékin en raison d'engagements en Chine.

"Le pire scénario que l'on craignait, c'est-à-dire celui d'une guerre civile, est malheureusement très réel", a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk. "Il a été convenu avec Ianoukovitch qu'il est prêt à tenir des élections présidentielles et parlementaires, prêt à créer un gouvernement d'unité nationale dans les dix prochains jours et à changer la constitution d'ici l'été."

Il n'a toutefois pas dissimulé son scepticisme. "Notre expérience nous dit que les engagements pris par l'administration ukrainienne sont rarement tenus", a-t-il souligné.

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