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Le changement climatique menace le renne et le caribou

On savait qu'il pourrait bientôt avoir la peau de l'ours blanc, on apprend ce mercredi que le réchauffement climatique fait fondre aussi l'espace vital des rennes et des caribous comme une peau de chagrin. Ces animaux ont pourtant côtoyé les mammouths et les tigres à dents de sabre...

29 janv. 2014, 12:35
Survivants de l'époque glaciaire, les rennes et les caribous sont eux aussi sévèrement menacés par le réchauffement climatique.

Le renne et tout particulièrement sa sous-espèce canadienne le caribou sont menacés par le changement climatique, selon une équipe internationale de chercheurs avec participation suisse. Leur espace vital va se réduire drastiquement et une faible diversité génétique nuit à leur capacité d'adaptation.

Glenn Yannic, de l'Université Laval à Québec, et ses collègues, parmi lesquels le biologiste de l'évolution Antoine Guisan, de l'Université de Lausanne, ont analysé le génome de près de 1300 rennes provenant de différentes régions autour du Pôle Nord. Ils ont retracé l'évolution de l'animal au cours des 20'000 dernières années.

Leur objectif était de déterminer où les troupeaux allaient se déplacer avec le réchauffement et d'évaluer leur diversité génétique, base de toute capacité d'adaptation.

Le constat est sombre: d'une part le changement climatique a des effets plus marqués dans les régions arctiques et de nombreuses populations de rennes sont déjà en danger. D'autre part, la diversité génétique est faible, spécialement pour le caribou, écrivent les scientifiques dans la revue "Nature Climate Change".

Espace vital en diminution

Cette lignée du nord-est américain pourrait en outre voir son espace vital fondre de 89% au cours des soixante prochaines années. L'autre lignée principale, d'origine eurasienne et qui s'est répandue jusque dans le nord-ouest du continent américain, pourrait perdre 60% de ses territoires, selon un scénario de réchauffement "moyen" du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Dotée d'une plus grande variété génétique, elle pourrait en outre mieux s'adapter à la nouvelle situation. Ces travaux ont également montré que plus le climat restait stable sur une longue période, plus la diversité génétique des animaux était élevée.

Régions plus stables

Selon Kris Hundertmark, de l'Université de l'Alaska à Fairbanks, co-auteur de l'étude, il s'agit donc de concentrer les efforts de protection sur les régions les plus climatiquement stables, soit l'Alaska et l'arctique russe, afin de favoriser la diversité génétique.

Les rennes sont les derniers survivants de la "mégafaune" glaciaire, qui incluait les mammouths, les ours des cavernes et le tigre à dents de sabre. Ils ont pu survivre grâce à leur adaptation à ces conditions extrêmes et au peu de prédateurs présents dans ces régions.

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