Le chercheur, un musulman de 35 ans, est soupçonné d'avoir envisagé des attentats contre la France.
«Je constate qu'il y a pas mal de confusion et d'inexactitudes», a réagi le prévenu, un musulman de 35 ans, après la lecture par la présidente Jacqueline Rebeyrotte d'une partie de la procédure.
«Il serait trop fastidieux de revenir sur chacune d'elles», mais «les assertions sur moi» des enquêteurs «sont inexactes, elles sont sujettes à débat», a-t-il dit dans une veste devenue trop grande pour lui.
Selon lui, les enquêteurs ont travaillé uniquement à charge, ne faisant état dans la procédure que des pièces trouvées à son domicile faisant état de propos extrémistes. Mais ils ont «laissé 99% de la littérature qui est chez moi, c'est malhonnête, c'est même dégueulasse!» s'est indigné le prévenu.
«Ca m'a noué les viscères durant deux ans et demi», a-t-il témoigné. Avec ce procès, «les gens vont se rendre compte comment j'ai tenu tout ça, comment j'ai serré les dents durant trente mois».
Lors de la perquisition chez lui en octobre 2009, les enquêteurs ont compilé toute une série de documents en arabe, a rappelé ce physicien travaillant au Cern, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire.
«Ce que je trouve inexact, c'est de ne pas mentionner d'où c'est tiré», a-t-il expliqué. Ainsi par exemple de ces propos issus d'un livre écrit par un journaliste de Londres «qui ne fait pas partie d'un groupe subversif ou autre, il n'est même pas musulman!»
En détention provisoire depuis deux ans et demi, il est apparu jeudi visiblement fatigué, amaigri et très marqué par son incarcération. Dans la salle, son père et ses frères étaient venus le soutenir.